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Le journal des ressources humaines

L’envol des formations au tutorat

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.12.2007 | Sarah Delattre

Avec le développement de l’alternance, les grandes entreprises cherchent à améliorer la formation de leurs tuteurs.

Les formations au tutorat ont le vent en poupe. À l’instar d’Areva, nombre d’entreprises ont opté pour des dispositifs d’autoformation des tuteurs. Le groupe nucléaire, qui vise à recruter 3 % du personnel en alternance, soit environ 900 jeunes, a élaboré spécialement pour son millier de tuteurs un kit d’accompagnement comportant plus de 150 fiches pédagogiques. Déployé en septembre dernier, ce vade-mecum résout à tout moment leurs problèmes. « Une formation de deux, trois jours ne répond plus aux attentes des tuteurs, observe Marc Dennery, directeur de C-Campus, société de conseil ayant participé à l’élaboration du guide. Il fallait créer un outil qui les aide tout au long de leur fonction. » « Nous avons constitué trois groupes d’une trentaine de tuteurs et d’alternants et recueilli leurs souhaits », indique Jean Cassingena, directeur des études et de la politique RH chez Areva. Le groupe a également nommé une centaine de référents chargés d’animer, sur chaque site, une vingtaine de tuteurs.

De son côté, la Lyonnaise des eaux, qui compte 270 tuteurs pour 453 jeunes en alternance, a choisi de renforcer leur formation de deux jours en abondant le DIF à hauteur de vingt heures par an. « Le temps que les tuteurs passent à transmettre leurs connaissances leur donne logiquement l’opportunité de compléter leur expertise en management », analyse Hélène Grignon-Boulon, la DRH. Rompus aux gestes du métier, les tuteurs de la Lyonnaise, dont 38 % ont plus de 45 ans, s’interrogent en particulier sur les différences générationnelles et les comportements des jeunes. « Ils ont besoin de savoir, par exemple, comment réagir face à un jeune qui arrive en retard, comment lui faire comprendre les règles de la vie en entreprise, etc. », commente Hélène Grignon-Boulon.

Reste que les entreprises pèchent dans la reconnaissance de ce métier de pédagogue. « Lors de son entretien d’évaluation, nous prenons en compte dans sa notation, et par ricochet dans sa rémunération, le fait que le tuteur consacre de son temps à la formation des jeunes », explique Hélène Grignon-Boulon. Areva réfléchit à valoriser ces compétences à travers la mise en place d’une certification. « Le tutorat pourrait devenir une étape dans le passage d’un professionnel à la fonction de formateur interne », commente Jean Cassingena.

Auteur

  • Sarah Delattre