Les deux auteurs n’ont pas choisi le titre le plus explicite pour cet ouvrage consacré aux méthodologies d’anticipation des grandes évolutions stratégiques de l’entreprise. La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, soulignent les deux experts, doit s’adapter au type de stratégie privilégiée : développement, croissance interne, politique d’acquisitions… Ils en recensent les outils, soulignent l’importance de la négociation dans le processus, détaillent dans toutes ses dimensions sa mise en application. S’agissant du plan de sauvegarde de l’emploi, ils rappellent que, « en aucun cas, le projet ne doit être porté uniquement par les ressources humaines ». Un travail sérieux.

GPEC et PSE, David Hindley et Peggy Aparisi. Eyrolles/ Éd. d’Organisation. 28 euros, 236 pages.

Troisième ouvrage de cette nouvelle collection destinée à faire la chasse aux idées reçues, le livre d’Arnaud Bouyer traite des fonds d’investissement, suspects d’être d’insatiables prédateurs du nouveau capitalisme. Il se fait l’avocat de la défense face à ceux qui accusent ces fonds de détruire des emplois, de s’attaquer à des entreprises sans prendre de gants pour leur management et leurs salariés, de servir des intérêts étrangers ou d’enrichir une petite minorité de parasites. Il s’inscrit également en faux face à ceux qui imputent aux fonds d’investissement l’origine de la crise financière de l’été dernier.

Les fonds d’investissement sont-ils des prédateurs ?, Arnaud Bouyer. Éditions JC Lattès, coll. « Idées fausses, vraies réponses ». 178 euros, 9 euros.

La formation permanente fait partie, du moins au niveau des discours, du modèle social français. Les auteurs de ce livre collectif dressent à la fois un bilan des efforts menés depuis de longues années pour améliorer la formation professionnelle et analysent les enjeux auxquels elle est confrontée. Leurs contributions s’attardent sur ce que l’on peut appeler la révolution des compétences, le rôle moteur des cadres dans la diffusion de l’idée de formation au travail. Conclusion : la formation a représenté, en France, un laboratoire unique d’expérimentations sociales et politiques. Pour le meilleur et parfois pour le pire.

Former pour réformer. Retour sur la formation permanente (1945-2004), sous la direction de Guy Brucy, Pascal Caillaud, Emmanuel Quenson et Lucie Tanguy. Éd. La Découverte. 272 pages, 25 euros.

Ce manuel permet de comprendre d’où vient la prospective et le rôle qu’elle a tenu dans le management. S’il reconnaît que les erreurs de prévision appartiennent à la loi du genre, l’auteur souligne néanmoins que celles-ci « sont moins dommageables que les erreurs d’analyse ». Le professeur du Cnam raconte à sa façon « la saga des trois mirages : énergétique, technologique et éducatif ». La dernière partie de l’ouvrage revient sur les grands débats qui concernent notre avenir : le vieillissement des populations européennes, « les illusions de la productivité et du chômage », le défi de la réforme de la PAC.

Manuel de prospective stratégique (tome I) : une discipline intellectuelle, Michel Godet. Éd. Dunod. 276 pages, 25 euros.