Cent mille selon la CGT, 20 000 selon la police… Coutumiers des estimations fantaisistes, syndicats et préfectures se voient bousculés par les nouvelles technologies. Une start-up francilienne, Eurecam, a mis au point un nouveau système de comptage. « Ce produit associe une caméra à un algorithme de traitement d’images. En le positionnant en hauteur, on peut compter des personnes franchissant une ligne virtuelle au sol », explique Benjamin Silvestre, l’un des cofondateurs. Atout important, le système n’enregistre aucune image : pas besoin, donc, de le déclarer à la Cnil…

Le produit a été testé pour la première fois le 18 octobre, lors de la manif contre la réforme des régimes spéciaux. Une expérimentation menée avec l’institut d’études Occurrence. « On peut rire des énormes variations dans le comptage des manifestants. Mais c’est une insulte à l’intelligence humaine », justifie Assaël Adary, codirigeant du cabinet. Rebelote, le 20 novembre, pour la manif des fonctionnaires. Le système a dénombré 48 000 participants, soit nettement moins que le chiffre annoncé par les syndicats (70 000), mais sensiblement plus que celui communiqué par la préfecture de police (30 000). L’institut promet qu’il renouvellera régulièrement l’opération.