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La menace des syndicats corpos

Actu | Ailleurs | publié le : 01.12.2007 | Thomas Schnee

En Allemagne, l’essor des syndicats catégoriels ébranle l’union syndicale.

La grève du syndicat des conducteurs de train allemands (GDL) pour obtenir une augmentation salariale de 31 % et un accord collectif autonome ouvre-t-elle la voie à la « désunion syndicale » ? Pour Frank Bsirske, patron de Verdi, le syndicat des services, le système des négociations collectives est mis en danger « quand des groupements piétinent la solidarité syndicale et essayent d’obtenir le maximum pour eux seuls ». C’est pourtant la tendance en Allemagne, et pas seulement chez les cheminots.

Cas les plus connus : Cockpit, syndicat des pilotes de ligne (8 000 adhérents), UFO, syndicat des personnels navigants (15 000), et Marburger Bund, syndicat des personnels hospitaliers (110 000), des « nains » syndicaux comparés à Verdi (2,27 millions). Au début de la décennie, ces syndicats du secteur des services ont décidé de quitter la « communauté de négociation » (Tarifgemeinschaft) organisée autour de Verdi pour négocier individuellement. Après des grèves retentissantes, ils ont obtenu des augmentations de 10 à 20 % pour leurs adhérents, dont le nombre ne cesse, depuis, de croître !

« Dans les grands syndicats, la négociation des accords salariaux répond à la recherche d’un équilibre entre les professions représentées. Mais si une profession a la sensation d’être trop sollicitée, le vase peut déborder », analyse Hans-Peter Müller, spécialiste des syndicats. Chez Cockpit, on refuse d’endosser le rôle de l’égoïste : « Chaque emploi préservé dans les cockpits signifie plusieurs emplois préservés au sol », note-t-on. Pour les centrales, la question de savoir comment tenir compte des revendications catégorielles dans les accords de branche est brûlante.

Auteur

  • Thomas Schnee