Au Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) où elle vient d’arriver, Marie-Claire Carrère-Gée n’a pas encore aménagé son bureau, celui qu’occupait Raymond Soubie, son prédécesseur. Murs blancs, étagères vides et couloirs sinistres : rien à voir avec les ors de la République, que l’ancienne conseillère de Jacques Chirac a fréquentés pendant cinq ans. « Le temps de se forger une bonne connaissance du social », assure Dominique-Jean Chertier, qui a été son homologue à Matignon et a pensé à elle pour ce poste alors que d’autres noms circulaient, comme celui de Michel de Virville. « À l’Élysée, elle traitait autant des retraites que de l’emploi », rappelle Dominique-Jean Chertier. Mais d’aucuns reprochent à « MCCG », comme elle se présente elle-même, un profil très politique. « J’ai pris ma carte au RPR à 15 ans. C’est une passion », reconnaît-elle. Plusieurs fois, elle a figuré sur des listes, en 2001 aux municipales à Chartres, mais aussi en 1999 aux européennes au côté de Nicolas Sarkozy. Sans succès, jusqu’à ce qu’elle soit élue en 2004 conseillère régionale d’Ile-de-France. Son nom circulerait déjà dans le casting des listes pour les prochaines municipales à Paris.

Silhouette type Arielle Dombasle, yeux bleus à la Isabelle Adjani, tenues fashion… « Sans conteste, elle dénote. Parce qu’elle est iconoclaste et efficace », commente Jérôme Peyrat, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, qui l’a connue sur les bancs de l’université bordelaise, où elle préparait Sciences po. Ses premières armes dans le social, MCCG les a faites à partir de 1989, en tant qu’administratrice du Sénat. « Elle est très au fait des dossiers », note Stéphane Lardy, le secrétaire confédéral de FO. « Elle appartient surtout à une nouvelle génération de responsables », se félicite Annie Thomas, à la CFDT. « Son âge est un atout. Elle a été choisie pour apporter un peu d’air frais au dialogue social », confie-t-on chez François Fillon, où l’on a passé moult commandes au COE en vue de la conférence sur l’emploi et le pouvoir d’achat d’octobre.

Sa mission : réactiver cette structure, créée par Dominique de Villepin. « Que peut-elle faire de cette instance : un nouveau conseil économique et social, un truc d’experts type Conseil d’orientation des retraites ? » s’interroge un expert. La nouvelle présidente du COE ambitionne d’en faire « une boîte à idées », « un lieu d’émergence de consensus ». Et « pas question de s’en tenir à des rapports à l’eau tiède ». Ainsi promet-elle de s’attaquer à des sujets comme l’orientation des jeunes ou le faible emploi des seniors.

Présidente du COE.

ÂGE

44 ans.

1989

Administratrice du Sénat.

2001

Secrétaire nationale du RPR, chargée des retraites.

2002-2006

Conseillère sociale puis secrétaire adjointe chargée des affaires sociales à l’Élysée.

2007

Conseillère maître à la Cour des comptes.