logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Repères

La réforme au triple galop

Repères | Éditorial | publié le : 01.10.2007 | Denis Boissard

Image

La réforme au triple galop

Crédit photo Denis Boissard

Trop longtemps assoupie, la France semble bel et bien engagée sur la voie des réformes. Qui s’en plaindra ? Quelques observations pourtant sur la méthode employée.

Nicolas Sarkozy réforme pied au plancher, imposant son rythme et ses objectifs aux partenaires sociaux. Quinze jours pour boucler la concertation sur les règles d’harmonisation des régimes spéciaux de retraite, avant des négociations entreprise par entreprise qui devront être achevées avant la fin de l’année ; quinze jours pour arrêter les modalités de la fusion Unedic-ANPE ; à peine plus de trois mois pour conclure la négociation fleuve sur les contrats de travail, la sécurisation des parcours professionnels et la refonte de l’assurance chômage ; même délai pour définir avec l’État les sanctions à l’égard des chômeurs refusant des offres valables d’emploi ; sans oublier trois conférences tripartites et une réforme de la formation professionnelle engagée « dans les prochaines semaines » avec le gouvernement et les régions… C’est un train d’enfer qui est imposé à des syndicats bien mal outillés, en raison de la faiblesse et de la dispersion de leurs moyens, pour courir un tel marathon social. Est-ce vraiment respectueux du dialogue social que le chef de l’État appelle de ses vœux ? D’autant que Nicolas Sarkozy astreint la négociation sur le marché du travail à une curieuse obligation de résultat. Extraits de son discours au Sénat : « Quand il y aura accord, la loi le reprendra. Là où il n’y aura pas accord, l’État prendra les mesures appropriées. Si l’accord est un faux accord, l’État se réservera le droit de le dire »… Bref, si l’accord ne lui convient pas, l’État passera outre. Difficile de ne pas voir dans cette menace à peine voilée une façon de forcer la main au patronat et aux syndicats. Est-ce l’esprit de la récente loi Larcher sur la modernisation du dialogue social ? On peut en douter.

Le « Bloc-notes » de ce magazine change de plumes. Nommé à l’Élysée, Raymond Soubie cède la place, toujours en alternance avec Bernard Brunhes, à deux orfèvres – en raison de leurs parcours respectifs – des politiques publiques, des relations sociales et de la GRH. Normalienne et énarque, Rose-Marie Van Lerberghe, qui s’exprime dans ce numéro (v. page 90), est passée notamment par l’Igas, le cabinet ministériel de Jacques Barrot à la Sécurité sociale, la DGEFP, la DRH de Danone, le cabinet de conseil RH Altedia, la direction de l’AP-HP, puis celle de Korian, premier groupe français de maisons de retraite. Docteur en mathématiques, auteur d’un rapport éponyme sur la modernisation du Code du travail, Michel de Virville, qui interviendra dans le prochain numéro, a connu le Cereq, la DGEFP, les cabinets Fabius à Matignon et Soisson au Travail, la Cour des comptes, la DRH et le secrétariat général de Renault. Bienvenue donc à nos nouveaux « bloc-notistes » ! Et merci à Raymond Soubie pour la fidélité qu’il nous a témoignée pendant près de dix ans.

Auteur

  • Denis Boissard