Sacré bizutage pour Stéphane Lardy. À peine entré au bureau confédéral de FO, ce juriste de 41 ans doit se jeter dans le bain de la plus ambitieuse négociation du dernier quart de siècle : la réforme du marché du travail. Le successeur de Jean-Claude Quentin y est attendu au tournant. Il porte sur ses épaules les espoirs du Medef, de la CFDT et du gouvernement, qui rêvent de voir Force ouvrière rejoindre le camp des réformistes. « Quand je rentre en négo, c’est pour signer des accords. Sinon, je reste chez moi », assure l’intéressé. Le genre de phrase à faire s’évanouir les tenants du statu quo, nombreux dans sa maison.

Parisien d’origine et fils de militant cédétiste, Stéphane Lardy est un apparatchik. En 1991, DEA de sciences sociales en poche, il intègre l’Avenue du Maine comme assistant au secteur juridique. Critique envers la ligne radicale de Marc Blondel, il en ressort en 2000 pour rejoindre la très réformiste fédération de l’agroalimentaire (FGTA). De quoi développer ses talents de négociateur, dans les branches de l’industrie alimentaire, de la conserverie ou de la viande. « J’ai dû gérer la vache folle et LU, je ne suis pas dépaysé par ce qui m’arrive », s’amuse-t-il. Avec l’espoir qu’il y ait du biscuit dans les négos…

STÉPHANE LARDY

Secrétaire confédéral de la CGT-FO, chargé de la formation professionnelle, de l’emploi et de l’assurance chômage.