La controverse sur l’évolution du pouvoir d’achat bat son plein. Selon l’Insee, le pouvoir d’achat des ménages a fortement augmenté pendant les années de croissance soutenue, entre 1998 et 2002 (+ 3,4 % par an en moyenne), avant de ralentir dans la période 2003-2006 (+ 1,9 % par an). En dépit de cette hausse continue, de nombreux Français ont le sentiment que leur pouvoir d’achat s’est détérioré. Cet écart entre mesure et perception tiendrait à plusieurs facteurs. Primo, certains revenus sont rarement considérés par les ménages. C’est le cas, par exemple, des loyers « imputés », la comptabilité nationale considérant que les ménages propriétaires se versent un loyer à eux-mêmes. Secundo, l’évolution du patrimoine des ménages influe sur sa perception. Sans qu’elle ait d’incidence réelle sur leur pouvoir d’achat, la forte hausse des prix de l’immobilier a pu conduire certains propriétaires à le surestimer, tandis que les locataires l’assimilent à une perte. Ensuite, la part des dépenses « contraintes », faisant l’objet d’un engagement contractuel (loyers, électricité, assurances, télécommunications, etc.), est passée de 23 % en 1960 à 45 % du budget des ménages en 2006, réduisant la part des dépenses « libres ». Cela a pu polariser l’attention des ménages sur les hausses de prix de certains produits. Enfin, le décalage entre l’inflation mesurée et celle perçue par les ménages, accentuée avec le passage à l’euro, a pu jouer. Dès 1999, les ménages ont ressenti une hausse des prix qui s’est effectivement concrétisée. Mais, à partir de 2002, un net décrochage s’est opéré, l’inflation perçue s’envolant alors que l’inflation réelle restait faible. Reste à comprendre pourquoi ce décalage persiste depuis cinq ans…
Insee, l’Économie française, édition 2007.
La France ne souffre pas d’un déficit de demande mais d’un problème de compétitivité. Et aucune des mesures du « paquet fiscal », présenté par le gouvernement et adopté cet été, n’est à même de relever significativement la compétitivité de la France. Telle est la conclusion d’une étude réalisée par le Bipe. La défiscalisation des heures supplémentaires, mesure phare du dispositif, assurerait un gain de pouvoir d’achat pour les salariés et une baisse du coût du travail pour les entreprises, mais sans effet réel sur l’emploi selon le Bipe, les entreprises pouvant privilégier les heures supplémentaires – l’institut ne prévoit qu’un volume annuel d’heures travaillées supplémentaires de vingt heures par salarié – aux embauches. Les autres mesures du paquet fiscal créeraient au plus « quelques dizaines de milliers d’emplois », pour un coût total de 14 milliards d’euros.
Bipe, juillet 2007.
L’élévation du taux d’emploi des 55-64 ans serait, selon une étude du cabinet Experian, société de conseil aux entreprises, le levier le plus efficace à court et à moyen terme pour booster la croissance. Avec un taux d’emploi global de 63 % et un taux d’emploi des seniors de 37,6 % en 2006, la France est encore loin du compte pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie de Lisbonne (respectivement 70 % et 50 % à l’horizon 2010). Si rien n’est fait, le taux d’emploi atteindrait au mieux 64,9 % en 2012. En revanche, une réforme du marché du travail visant à inciter les entreprises à maintenir en poste quinquagénaires et sexagénaires pourrait porter le taux d’emploi à 66,3 %. Cet allongement de la durée de vie active générerait 0,4 point de PIB supplémentaire chaque année, permettant à la croissance potentielle d’atteindre 2,5 % par an de 2006 à 2012.
Experian, juillet 2007.