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Le journal des ressources humaines

L’avenir incertain du conseil en reclassement

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.09.2007 |

La flexicurité à la française couplée à la création d’un grand service public de l’emploi risque de bousculer le secteur.

Les cabinets spécialisés dans l’accompagnement social des restructurations se trouvent-ils à la veille d’un grand bouleversement de leurs méthodes de travail ? Si le Syntec Évolution professionnelle, qui rassemble les cabinets les plus importants, se contente de suivre l’évolution des projets du gouvernement, certains spécialistes s’inquiètent ouvertement de l’avenir. « Un grand service public de l’emploi chargé de la mise en œuvre de la sécurisation des parcours professionnels dégagerait les entreprises de leur obligation de reclasser les salariés licenciés. Dans ces conditions, quelle sera la place des cabinets spécialisés », s’interroge Michel Ghetti, P-DG de France Industrialisation et Emploi, un cabinet d’une vingtaine de consultants spécialisé dans le conseil en ingénierie sociale et en restructuration.

Et de préciser que, en cas d’appel d’offres de ce nouveau service public de l’emploi, seuls les grands cabinets auront la capacité de répondre. Une opinion largement nuancée par Marie-Laure Bonvarlet, directrice du département conseil en management et RH de Kertios. « Certes, les petits passeront après les plus gros, mais les cabinets ayant une réelle expertise auront leur chance. De toute façon, avec la loi du 18 janvier 2005 qui oblige les entreprises à adopter une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, le marché s’est déjà largement transformé. »

Difficile, en effet, pour une direction de proposer un plan social sans avoir au préalable mis en place un dispositif de GPEC. Lequel restreint les licenciements secs dans les entreprises de plus de 300 salariés. La tendance est irréversible. « Une circulaire publiée en mai dernier précise l’utilisation du congé de mobilité. C’est un outil pour faciliter les reconversions extérieures en cas de restructuration qui complète la panoplie à disposition des entreprises », précise Jean-François Carrara, directeur associé d’Algoé Consultants. De quoi alimenter des missions de conseil en amont d’un plan social.

Reste que la création d’un grand service public de l’emploi, si elle se concrétise en 2008, va bousculer les habitudes du secteur. « Les petits cabinets devront apprendre à répondre aux appels d’offres publics, admet Xavier Lacoste, DG d’Altedia et président du Syntec Évolution professionnelle. Mais cette évolution est déjà largement commencée. Les missions d’aide aux demandeurs d’emploi confiées par l’ANPE aux cabinets privés sont en augmentation. Quant aux restructurations, leur nombre devrait diminuer au profit de ruptures individuelles. En revanche, nos missions de conseil sur la GPEC avec volet d’accompagnement à la mobilité externe vont se multiplier. » De quoi rassurer les cabinets les plus pointus, et effrayer les autres…