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Le journal des ressources humaines

Elsa, marchepied pour l’emploi

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.09.2007 | A.-C.G.

Pour aider les jeunes diplômés en lettres ou en sciences humaines, le Cnam et Sciences po ont inventé le dispositif Elsa.

Lucille est bel et bien un cobaye, mais elle ne s’en plaint pas ! Diplômée de philosophie politique, certaine de ne pas devenir enseignante ou chercheuse, la jeune femme aurait pu galérer longtemps avant de décrocher un emploi. « J’avais beau envoyer des candidatures, toutes restaient sans réponse », raconte-t-elle. « En France, les entreprises ont l’obsession d’ajuster de façon mécanique la formation au poste qu’elles proposent. Elles se retrouvent à recruter des clones », pointe Vincent Merle, directeur du MCVA (Management, Compétences, Validation des acquis) au Cnam. Par chance et par hasard, Lucille a entendu parler d’« Elsa ».

Derrière ce joli acronyme se cache un dispositif réservé aux « étudiants de lettres et de sciences humaines en alternance ». Porté par le Cnam et Sciences po Paris, Elsa veut pousser les entreprises à recruter des profils de candidats différents. Concrètement, l’équipe d’Elsa aide les entreprises à définir le profil du poste qu’elles souhaitent ouvrir et élabore ensuite un parcours de professionnalisation individualisé. Elle présélectionne les candidats et les met en relation avec les entreprises. Un « quatre en un » dont a pu profiter Lucille, pour le moment seule et unique bénéficiaire du dispositif.

Aujourd’hui, elle travaille pour Veolia comme « chargée d’études handicap » en contrat de professionnalisation. Ce CDD de neuf mois lui aura permis de suivre en alternance des cours au Cnam pour découvrir les fondamentaux du droit social et de la santé et sécurité au travail.

Annoncé en septembre 2006, le dispositif n’a pas décollé. « L’ingénierie derrière est très lourde à mettre en place, souligne Vincent Merle. Mais, grâce aux partenariats signés avec l’association pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés et des universités comme Paris III, nous devrions réussir à accompagner une cinquantaine de jeunes. » Vigeo, Suez et Air France seraient prêts à recruter ces jeunes littéraires. Le Cnam et Sciences po sont aussi allés chercher l’appui d’un organisme financeur, l’Opcalia (ex-Opcareg), organisme collecteur agréé interprofessionnel. « Sur les 15 euros que coûte l’heure de formation, nous prenons en charge 9,15 euros s’il s’agit d’un contrat de professionnalisation. Pour une période de professionnalisation, la prise en charge monte à 18 euros », explique Stéphanie Caron, responsable du service aux entreprises de l’Opca. Un argument choc. Les entreprises pourront même gagner de l’argent avec Elsa !

Auteur

  • A.-C.G.