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Idées

Portrait d’un (trop) bon soldat d’entreprise

Idées | Culture | publié le : 01.09.2007 | A. F.

Nicolas Klotz signe le dernier volet de sa trilogie sur l’économie libérale et la violence contemporaine.

Cadre performant le jour, séducteur déchaînant ses envies de défonce la nuit. Il y a deux hommes en Simon (Mathieu Amalric parfait), psychologue au département RH d’un complexe pétrochimique allemand. Le réalisateur, Nicolas Klotz, et sa scénariste, Élisabeth Perceval, qui signent, avec la Question humaine, adaptée du roman de François Emmanuel, le dernier volet de leur trilogie sur la violence contemporaine, esquissent un portrait critique des jeunes cadres. « Ces amants du libéralisme économique », comme les qualifie Klotz : des « romantiques utopiques, radicaux et prêts à tout », sauf à remettre en cause le système. Comme Simon, qui a sélectionné ceux qui ont été virés, sans états d’âme.

Mais ses certitudes vacillent dès que le directeur lui confie la mission d’enquêter sur le P-DG, soupçonné de devenir fou. Il ne peut rédiger son rapport. Car, entre les mots et la réalité qu’ils sont sensés décrire, les distorsions sont trop importantes. « Suis-je un fasciste, moi qui sélectionne ceux qui resteront dans l’entreprise ? » Voilà la question qui mine Simon. La mise en scène est extrêmement maîtrisée. L’étude de mœurs est percutée par le thriller lui-même contaminé par le documentaire, sans que le film en souffre. Au contraire.

La Question humaine, de Nicolas Klotz, avec Mathieu Amalric, Michael Lonsdale, Jean-Pierre Kalfon et Lou Castel. Sortie le 12 septembre.

Auteur

  • A. F.