logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Idées

Éloge de la rupture

Idées | Bloc-Notes | publié le : 01.09.2007 | Bernard Brunhes

TROP DE FONCTIONNAIRES ?

Après la campagne électorale et les surprises des « cent jours », voici nos gouvernants dans le vif du sujet. Le moment de passer de la rupture symbolique à la vraie rupture substantielle. Le ministre de la Fonction publique déclare qu’il y a trop de fonctionnaires. Il a probablement raison. Mais cette déclaration s’inscrit dans le droit fil des discours de la droite, en face desquels la gauche ne peut que se lever comme un seul homme.

La « rupture » devrait se jouer de la classique distribution des rôles droite-gauche et poser autrement les questions : avons-nous les services publics dont nous avons besoin (dans les domaines des transports, de la santé, de la sécurité, de l’éducation, etc.) et, pour chaque type de service, la meilleure façon de le produire est-elle de le confier à des administrations gérées à la mode habituelle des administrations ? Combien de fonctionnaires ? Peu importe. Leurs services satisfont-ils les besoins ? Voilà la question. Et les réponses sont soit dans le mode de management du secteur public, soit dans la répartition de la production entre le public et le privé, le public restant donneur d’ordres et le privé bénéficiant de délégations de service public bien encadrées.

LE TROU DE LA SÉCU

Comme prévu par les experts qui s’étaient penchés sur la réforme Douste-Blazy et comme attendu par ceux (y compris son initiateur lui-même) qui savaient la réforme Fillon insuffisante, le trou de la Sécu ne cesse de se creuser. Tout le monde connaît l’équation : plus de dépenses et des recettes qui n’augmentent pas au même rythme. Peut-être faut-il s’intéresser non plus aux seuls déséquilibres financiers mais aussi à leurs causes. S’attaquer à l’offre de soins et pas seulement à la dépense et à son remboursement. Les rapports ne manquent pas qui suggèrent une meilleure organisation des soins de ville, qui proposent un effort de formation permanente des médecins, qui parlent des relations à nouer entre l’hôpital et la médecine de ville ou des conditions de travail dans les hôpitaux…

Côté retraites, même question. L’équilibre financier ne peut être que la conséquence de nouveaux comportements des salariés seniors et de leurs employeurs. Un chantier de taille pour les spécialistes de la communication et des conditions d’emploi et de travail.

LE SERVICE PUBLIC DE L’EMPLOI

S’il est un point sur lequel tous les spécialistes de l’emploi et du marché du travail s’accordent, c’est la nécessité d’accompagner efficacement, personnellement, les demandeurs d’emploi : étudiants au moment de leur orientation professionnelle, chômeurs à la recherche d’un poste, victimes des restructurations, seniors laissés-pour-compte. Nul n’ignore que c’est une condition essentielle de la disparition du chômage de masse. Il faut réorganiser en profondeur le service public de l’emploi, le déconcentrer au niveau des préfectures de région, y associer plus étroitement les acteurs privés, tout cela avec pour seul objectif la généralisation des conseils et accompagnements personnalisés pour tous ceux qui en ont besoin. Et ils sont nombreux.

La rupture, vous dis-je.

Auteur

  • Bernard Brunhes