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La SE contre la cogestion ?

Actu | Ailleurs | publié le : 01.09.2007 | Thomas Schnee

En Allemagne, le recours au statut de société européenne limite le pouvoir des syndicats.

Avec Porsche, c’est encore un grand nom de l’économie allemande qui vient d’abandonner le statut d’AG (société par actions) au profit de celui de SE (société européenne). Le groupe automobile a en effet choisi de créer une société holding au statut de SE qui gérera les actifs des familles Porsche et Piech dans Porsche AG (100 %) et dans Volkswagen AG (31 %). L’intérêt de ce montage juridique n’est pas négligeable : l’actionnaire principal crée une structure de pouvoir unique sans mélanger marques et cultures d’entreprises. Le pouvoir syndical qui existe chez Volkswagen ne risque donc pas de s’inviter chez Porsche.

Ainsi, de grands groupes allemands, tels Allianz, MAN Diesel Group, Fresenius, BASF ou Strabag, sont d’ores et déjà ou seront bientôt des sociétés européennes.

L’adoption du statut de SE implique une réorganisation de la représentation des salariés. Pour les syndicats allemands, cela signifie plus d’Europe mais moins de pouvoir : « L’aspect négatif, principalement pour les Allemands, c’est que le droit de cogestion tel qu’il existe en Allemagne disparaît », explique Jörg Reinbrecht, membre du syndicat Verdi chargé de l’assureur Allianz. Jusqu’à présent, les nouvelles SE allemandes ont en effet choisi de réduire le nombre des membres du conseil de surveillance, et donc le nombre de syndicalistes qui y siègent. Par ailleurs, les comités d’entreprise généraux deviennent européens. Là aussi, les syndicats allemands se voient obligés de partager les sièges avec leurs collègues européens. Un mal pour un bien.

Auteur

  • Thomas Schnee