Le premier syndicat virtuel d'Europe a fêté sa première année avec enthousiasme.

Lancée aux Pays-Bas, la branche Internet du syndicat de cadres De Unie, 80 000 membres, compte aujourd'hui près de 2 500 adhérents. Avec sa procédure d'inscription rapide et une cotisation annuelle de 10 euros, cet e-syndicat a attiré des membres qui n'étaient pas syndiqués auparavant. Son influence a largement dépassé son service de consultations téléphoniques sur le droit du travail. Il a en effet pesé de tout son poids dans la négociation de trois conventions collectives en 2006, dans la distribution de vêtements (Mitex), la comptabilité et au sein du groupe financier Aegon. Mais il a aussi irrité les négociateurs de la plus grande centrale syndicale du pays. La Fédération des syndicats néerlandais (FNV, 1,1 million de membres) l'a accusé de négocier des clauses défavorables aux salariés. Jacques Teuwen, le président du syndicat en ligne De Unie, estime, au contraire, avoir remporté des succès. « Le rejet massif par nos adhérents d'une prime à la performance dans la distribution de vêtements a contraint les partenaires sociaux à renégocier à la hausse le montant de cette prime », rappelle-t-il.

Curieux de mieux comprendre le terrain sur lequel il prospère, l'e-syndicat a lancé plusieurs projets de recherche avec le groupe Microsoft et l'université Erasmus. Leur thème principal porte sur le « nouveau travail » et la façon dont les jeunes vivent des emplois de plus en plus marqués par l'usage d'Internet – impliquant une plus grande flexibilité et moins de hiérarchie, notamment.