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Au revoir, monsieur Larcher !

Actu | Eux | publié le : 01.06.2007 | Denis Boissard

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Au revoir, monsieur Larcher !

Crédit photo Denis Boissard

Gérard Larcher ne fera pas partie du gouvernement Fillon. Au grand dam des nombreux syndicalistes et des responsables patronaux qui ont plaidé pour que l'ancien ministre délégué à l'Emploi et au Travail continue de suivre les relations sociales au sein de la nouvelle équipe. Dans l'ombre du très médiatique Jean-Louis Borloo, ce gaulliste social au look de notable radical-socialiste, chasseur et fin gourmet (il en a l'embonpoint), n'a pas chômé. Le tableau de chasse de cet ancien vétérinaire est impressionnant. Pas de réforme emblématique à laquelle accrocher son patronyme, mais toute une série de chantiers utiles que ce bosseur, modeste et pragmatique, a menés à bien grâce à une grande capacité d'écoute – les profs de droit, DRH et partenaires sociaux qui ont défilé Rue Saint-Dominique sont unanimes – et à une volonté sincère de rechercher des points de convergence.

À mettre à son actif : un réinvestissement du ministère sur la santé au travail, un sujet laissé en jachère par ses prédécesseurs ; une réforme du droit des restructurations incitant à l'anticipation et à la négociation plutôt qu'au traitement à chaud et aux batailles procédurières ; un plan seniors encourageant leur maintien dans l'emploi ; une modernisation de l'organisation et du fonctionnement du ministère du Travail (création de la DGT, renforcement et pilotage accru de l'Inspection du travail) ; la conduite du chantier de la recodification du Code du travail, dont le toilettage de la partie législative a été mené à son terme ; l'élaboration d'une convention tripartite État-ANPE-Unedic, qui préfigure peut-être un rapprochement plus poussé entre les deux organismes ; le verrouillage juridique et la mise en œuvre du CNE…

Mais Gérard Larcher est surtout l'artisan d'un texte qui fera date : la loi de modernisation du dialogue social, votée en début d'année, oblige en effet l'État à laisser la main aux partenaires sociaux pour une éventuelle négociation avant toute réforme portant sur le travail, l'emploi ou la formation. Une prééminence donnée à la démocratie sociale sur la démocratie représentative, coutumière dans les pays du nord de l'Europe, que le gouvernement Fillon va devoir suivre au pied de la lettre. Grâce à son entregent, il a également posé les premiers jalons d'une réforme de la représentativité syndicale, qui est désormais sur la feuille de route de son compère Xavier Bertrand. Gérard Larcher ne restera pas inactif. Pour l'heure, il se réjouit de retrouver son fief de Rambouillet. Et il aspire à retourner au plus vite au Sénat, dont il briguerait volontiers la présidence.

GÉRARD LARCHER

57 ans.

1983

Maire de Rambouillet.

1986

Sénateur des Yvelines.

2004

Ministre délégué aux Relations du travail du gouvernement Raffarin.

2005

Ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des jeunes du gouvernement Villepin.

Auteur

  • Denis Boissard