Confronté à la concurrence du TGV et des compagnies low cost, à l'essor des ventes en ligne et au départ en retraite programmé de 17 000 seniors, Air France réagit. La compagnie, qui va également développer l'enregistrement automatique des passagers – soit moins de personnel à terme –, a signé cet été un accord triennal de GPEC. L'objectif de ce texte ? Inscrire la mobilité géographique et fonctionnelle dans le plan de vol de la compagnie et des 40 000 salariés de son personnel au sol.

« L'accord est équilibré. Nous avons obtenu que la mobilité soit fondée sur le volontariat », explique Gilles Nicoli, secrétaire général de la CFDT. Sa mise en œuvre s'avère être cependant plus lente que prévu, tant le besoin de pédagogie est important dans une entreprise qui, si étrange que cela puisse paraître, n'a pas la culture de la mobilité.

« Nous avons organisé une campagne de communication auprès de tous les salariés et managers cet automne », explique Françoise Mataillet, responsable de la politique de l'emploi d'Air France. De nouveaux dispositifs d'information ont également été mis en place : forums métiers, bourse de l'emploi interne, valorisation de la VAE…

La compagnie aérienne met aussi à jour son observatoire des métiers. Créé en 1997, il reste cantonné aux 70 métiers non cadres. « Notre objectif est de l'élargir aux fonctions cadres », poursuit Françoise Mataillet. Un exercice indispensable pour expliquer aux vendeurs comment se former au yield management (gestion des sièges), à des hôtesses d'accueil ce qu'elles peuvent attendre d'un poste de navigante, ou aux agents d'escales leurs possibilités d'évolution professionnelle. Car, pour que la mobilité trouve sa vitesse de croisière, il faudra la complicité du personnel.