Pendant la campagne présidentielle, les travaux continuent ! Imperturbablement, les partenaires sociaux poursuivent leurs discussions sur le contrat de travail, alors que, sur les estrades, les candidats à l'Élysée fourbissent propositions et arguments et que l'avenir du CNE est suspendu à une décision de justice. Le 26 avril, ils se réuniront dans le cadre de la « délibération sociale » proposée par le Medef. Au même titre que l'assurance chômage et la sécurisation des parcours professionnels, la modernisation du contrat de travail fait l'objet d'un groupe paritaire spécifique auquel toutes les organisations ont accepté de prendre part. Seule la CGT n'y assiste qu'en tant qu'observatrice.

L'objectif ? « Établir ensemble un diagnostic », explique Laurence Parisot, présidente du Medef. Pour l'heure, il s'agit de s'en tenir à un état des lieux. « Après, seulement, nous pourrons dégager des pistes de négociation, indique Laurence Laigo, de la CFDT. Depuis notre première réunion en janvier, nous menons une véritable cartographie des contrats de travail du secteur marchand et non marchand. » Conditions d'exécution, de rupture, mais aussi période d'essai, aides à l'embauche, accès à l'indemnisation en cas de chômage, impact sur le marché de l'emploi… sont passés au crible.

Reste que l'exercice n'est pas facile, car « les données statistiques en la matière sont rares », souligne Gabrielle Simon à la CFTC. Un volet concerne l'étude des contrats de travail existant dans les différents pays européens, comme l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou encore les pays scandinaves. Le 26 avril, les partenaires sociaux devraient disposer d'un document de travail clair afin de finaliser l'état des lieux entre le 28 mai et le 10 juin. C'est-à-dire après l'élection présidentielle et juste avant les législatives…