Fort de 1 300 000 salariés (+ 5,5 % par an), le secteur des services à la personne dispose d'un potentiel de développement important. Le vieillissement de la population, la hausse du taux d'activité des femmes et le besoin de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle sont autant de facteurs qui expliquent le boom des services à domicile. Développer ces emplois de proximité, c'est tout l'objectif du plan Borloo mis en œuvre depuis un an. En 2006, le rythme des créations d'emplois a doublé et 130 000 nouveaux emplois de services à la personne ont été créés. Le plan a permis le doublement du nombre d'entreprises et associations qui proposent ces services. Elles sont aujourd'hui 11 000 à offrir du ménage, de la garde d'enfants ou de l'aide à domicile. Ces emplois sont en pleine évolution et la démarche de professionnalisation entreprise avec les partenaires sociaux et les acteurs concernés permettra d'améliorer les conditions d'exercice de ces métiers. Pour valoriser ce secteur, il faut réduire le temps partiel subi et développer les offres de formation initiale et continue. La structuration des services améliorera la qualité des emplois et donnera la possibilité de faire carrière et d'augmenter les salaires.
Avec le vieillissement de la population (aide aux personnes âgées) d'un côté et la hausse de la fécondité de l'autre (garde d'enfants, soutien scolaire), le secteur des services à la personne devrait être un important gisement d'emplois dans les années à venir. Le Centre d'analyse stratégique évalue ce potentiel à 400 000 emplois à l'horizon 2015. Le gouvernement, lui, comptant sur l'effet du chèque emploi service universel abondé par l'employeur pour doper la demande, l'évalue à 500 000 dès 2008. Au-delà de la bataille de chiffres, revenons sur certaines caractéristiques de ce secteur : contrairement à une idée trop souvent avancée, la France n'est pas en retard dans le développement des services à la personne, et le taux d'emplois est dans la moyenne observée dans les autres pays de l'OCDE. En outre, ces emplois prévus ne sont pas en équivalent temps plein. Or la durée du travail dans ce secteur étant particulièrement faible, de nombreux emplois peuvent voir le jour sans qu'ils permettent à leurs bénéficiaires de subvenir convenablement à leurs besoins. Cela transforme les chômeurs en travailleurs pauvres ou incite les salariés à avoir des emplois multiples. Attention, alors, à ne pas compter deux fois les emplois créés.
Selon les estimations de la Dares et du Centre d'analyse stratégique, les employés de maison, les assistants maternels et les aides à domicile font partie des métiers pour lesquels les postes à pourvoir seront les plus nombreux d'ici à 2015. L'allongement de la durée de la vie, la hausse de l'activité féminine, la recherche de l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale constituent en effet un potentiel de développement très important des services à la personne. Mais certains obstacles doivent être levés. Il faut faciliter l'accès à ces services aux personnes à faibles revenus par un crédit d'impôt et développer l'offre de services collectifs (garde d'enfants, soutien scolaire, etc.). L'accélération des créations d'emplois dans le secteur passe aussi par la généralisation du chèque emploi service universel (Cesu) préfinancé par les entreprises ou les comités d'entreprise. Pour dynamiser sa diffusion, ce dispositif devrait être un élément de négociation annuelle dans l'entreprise. Enfin, les conditions d'emploi du secteur doivent être revalorisées, en organisant les temps d'activité pour générer des emplois à temps plein et en ouvrant des perspectives professionnelles par la validation des acquis de l'expérience.
Agence nationale des services à la personne
Conseil économique et social, rapport sur « le développement des services à la personne », janvier 2007.
Dares/CAS, rapport sur « les métiers en 2015 », janvier 2007.
Assemblée nationale, rapport d'information n° 3092, mai 2006.
Commissariat général du Plan, rapport « développer l'offre de services à la personnes », mai 2005.
