La décision de Bruxelles d'ouvrir totalement le marché postal au 1^er janvier 2009 n'est pas passée partout comme une lettre à la poste. À commencer par la France, où elle a suscité un beau tollé chez les syndicats, mais aussi à Matignon et à La Poste, bien entendu. « Le président de La Poste a clairement affirmé que le financement du service universel devait être pensé et résolu. Avec l'ouverture à la concurrence, nous savons tous, y compris parmi les plus libéraux, que les fonds de compensation qui devraient permettre à un opérateur de ne pas être déficitaire, surtout en zone rurale, ne fonctionnent pas. Il faut des marchés réservés, notamment pour les courriers de moins de 50 grammes », souligne Jacques Lemercier, secrétaire général de la Fédération FO de la communication.

Un sentiment partagé en Belgique, en Grèce, en Italie ou en Pologne. Dans les pays qui ont pris pas mal d'avance dans la déréglementation, à l'instar de la Suède, de l'Allemagne ou du Royaume-Uni, la mesure est d'ailleurs encouragée par les gouvernements. Sur le terrain, les facteurs ne vivent pas tous l'ouverture à la concurrence avec le même bonheur. Réactions de ces femmes et hommes à vélo. Ou à pied.