L'éditorial du numéro de décembre de Liaisons sociales magazine (p. 5) résume parfaitement les limites de la proposition séduisante de mise en place d'un contrat de travail unique. Cela traduit d'ailleurs les limites d'une approche strictement économique des rapports sociaux dans l'entreprise. Comme vous le soulignez, le contrat de travail unique résiste mal à une analyse juridique approfondie et remettrait en cause les efforts des entreprises pour mettre en œuvre une réelle politique active des ressources humaines. Les engagements internationaux de la France, le besoin des entreprises de recourir au CDD ou à l'intérim dans certains cas et les conséquences de cette proposition sur la politique RH des entreprises me paraissent très sérieusement remettre en cause l'opportunité de cette proposition. J'y ajouterai une autre raison, que vous n'avez pas citée : rien ne garantit que les personnes multipliant les emplois précaires aujourd'hui ne multiplieraient pas demain des contrats uniques de très courte durée. Leur situation serait sans doute pire encore puisqu'ils ne bénéficieraient même pas de la protection que constitue pour le salarié en CDD la certitude de connaître le terme de son contrat.