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Idées | Lecteurs | publié le : 01.01.2007 | Pierre Bilger

Président de GEC Alsthom puis Alstom de 1991 à 2003, Pierre Bilger réagit à l'article intitulé « Comment Patrick Kron a remis Alstom sur les rails » publié dans Liaisons sociales magazine n° 77 de décembre 2006 (pages 44 à 48).

Prenant connaissance de votre article sur Alstom dans Liaisons sociales magazine, je suis stupéfait que vous ayez pu écrire autant d'inexactitudes sur le compte de ma gestion sans chercher à en vérifier la véracité directement auprès de moi. Vous auriez pu à tout le moins vous reporter à mon livre Quatre millions d'euros, le prix de ma liberté, où tous les points que vous évoquez de manière erronée l'étaient de manière exacte.

Ainsi Alstom, sous ma conduite, n'a pas mené « une politique de croissance externe et de diversification tous azimuts ». Les acquisitions réalisées avaient toutes une pertinence stratégique que d'ailleurs personne n'a jamais contestée, ne serait-ce que parce que beaucoup des résultats d'Alstom sont aujourd'hui générés par des unités héritées de ces acquisitions et notamment de la dernière.

Les conditions dans lesquelles j'ai choisi de proposer au conseil d'administration de recruter Patrick Kron pour me succéder n'ont rien à voir avec celles que vous évoquez. Elles s'inscrivaient d'ailleurs dans un processus engagé de longue date et bien antérieur à la crise financière, le conseil d'administration ayant décidé de respecter le calendrier prévu.

Je n'ai jamais « voulu » m'attribuer l'indemnité de départ à laquelle j'ai renoncé. Elle était le résultat d'un contrat vieux de vingt et un ans que le comité de rémunération et le conseil d'administration d'Alstom ont décidé d'honorer en toute liberté et en dehors de ma présence. Vous auriez pu noter que la plupart des cessions réalisées au cours de l'année 2003 étaient déjà engagées avant mon départ.

Il n'y a jamais eu d'« armée mexicaine » à Alstom, mais, bien entendu, mon successeur a adapté l'organisation à la réduction d'un tiers de la taille de l'entreprise.

Respecter la vérité des faits sur le passé n'aurait en rien diminué les mérites de Patrick Kron, dont j'admire l'action et que je me félicite tous les jours d'avoir eu la chance d'identifier dès 2000… sans qu'aucun chasseur de têtes n'ait songé à me le proposer !

Réponse de la rédaction :

Monsieur Pierre Bilger semble avoir lu un peu trop rapidement la « méthode » consacrée à Alstom. Un article qui ne lui impute pas personnellement les erreurs de gestion ayant amené l'entreprise au bord du gouffre. Comme il le souligne, l'ancien P-DG avait agi avec le feu vert de son conseil d'administration. Mais il est incontestable que les acquisitions n'ont pas tenu leurs promesses et que son indemnité de départ, résultant d'un contrat « vieux de vingt ans et plus » fut, à tout le moins, controversée.

Auteur

  • Pierre Bilger