Le ton monte en Suède, quelques mois après l'arrivée du premier gouvernement de droite depuis douze ans. Élu sur la promesse de remettre le million de Suédois en dehors du marché de l'emploi au travail, le gouvernement s'attaque à l'assurance chômage. Il y avait déjà le projet de mettre à l'amende les chômeurs trop passifs. Ceux qui ne cherchent pas avec suffisamment d'entrain un nouveau poste devront payer une sorte de procès-verbal, sous la forme d'une journée d'allocations chômage retenue, soit jusqu'à 680 couronnes (75 euros).

Mais, à compter de début 2007, c'est toute l'assurance chômage qui va être sérieusement bousculée. Les cotisations personnelles, une douzaine d'euros par mois en moyenne, devraient plus que tripler pour les moins chanceux. La part de ces cotisations représente 10 % du budget de l'assurance chômage et devrait passer à 35 % après la réforme.

Parallèlement, le taux de remboursement va baisser. Alors qu'il s'élève aujourd'hui à 80 % du salaire pendant 300 jours (plafonné à 74 euros par jour), éventuellement prolongé d'une seconde période équivalente, les 80 % ne seraient plus acquis que durant les 200 premiers jours. Le taux passerait ensuite à 70 % pendant les 100 jours suivants, puis à 65 %. Les syndicats ont déjà réagi avec une journée d'action nationale à la mi-décembre. Ils craignent notamment qu'à cause de la hausse des cotisations, généralement incluses dans l'adhésion au syndicat, les salariés renoncent à l'adhésion au syndicat pour privilégier celle à la caisse de chômage.