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Le patron qu'il fallait pour l'internationale syndicale

Actu | Eux | publié le : 01.12.2006 | Sandrine Foulon

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Le patron qu'il fallait pour l'internationale syndicale

Crédit photo Sandrine Foulon

C'est agréable de retrouver un job. » Fidèle à son humour britannique, Guy (prononcer gaï) Ryder, élu secrétaire général de la nouvelle Confédération syndicale internationale (CSI) en novembre à Vienne, est soulagé de retourner au charbon après trois jours de chômage, la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) dont il était secrétaire général et la Confédération mondiale du travail (CMT) s'étant autodissoutes pour céder la place à la CSI. À 50 ans, cet ancien du TUC et du BIT a réussi le tour de force de faire sortir de terre une organisation de 306 syndicats, représentant 168 millions de salariés de plus de 150 pays. « Rien que ça, c'est historique », s'enthousiasme Jean-François Trogrlic, qui vient de prendre la tête du bureau parisien du BIT. Effacer les divisions nées de la guerre froide, rapprocher les courants chrétiens des réformistes et laïques et accueillir au sein de la CSI une dizaine d'organisations non affiliées comme la CGT n'a pas été une sinécure.

Mais le plus dur n'est pas derrière Guy Ryder. « L'un des enjeux sera de trouver des articulations avec les fédérations professionnelles mondiales qui ont toujours fonctionné de manière très autonome. Et ce n'est pas gagné. Même si Guy Ryder possède la capacité et la diplomatie nécessaires pour trouver cette cohérence », estime Guy Juquel, responsable de l'international à la CGT. Autre difficulté : « résoudre les attentes des pays du Sud, qui souhaitent une meilleure redistribution des richesses, et celles des pays du Nord, qui entendent résister à la mondialisation. Il va falloir se mettre d'accord sur les objectifs et sur la manière de les porter », ajoute François Chérèque, patron de la CFDT.

Un parcours d'obstacles pour ce diplômé de Cambridge né à Liverpool, taxé parfois de « technocrate du syndicalisme ». « On voudrait que le secrétaire général ait les mains dans le cambouis mais qu'il parle plusieurs langues et possède une vision du syndicalisme mondial, plaide Chérèque. Or l'essentiel, et Guy Ryder possède cette qualité, c'est la connaissance des arcanes internationales. » Un atout aussi pour Antonio Penalosa, secrétaire général de l'Organisation internationale des employeurs. « Guy est un rassembleur. Je le connais depuis vingt-cinq ans. Avec lui, nous avons signé des accords mondiaux sur le sida, le travail des jeunes, l'hygiène et la sécurité… C'est un interlocuteur privilégié, et cette nouvelle organisation, plus claire, plus forte, est une avancée pour le dialogue avec les employeurs. » Guy Ryder a réussi son entrée. Il a quatre ans pour transformer l'essai.

GUY RYDER

Secrétaire général de la CSI.

1981

Il entre au Trades Union Congress (TUC).

1988

Il commence une longue carrière au BIT, à Genève. Il devient notamment chef de cabinet de Juan Somavia, qui dirige le secrétariat permanent de l'OIT.

2002

Il devient secrétaire général de la CISL.

Auteur

  • Sandrine Foulon