L'épargne retraite individuelle ou collective a de beaux jours devant elle. Alors qu'en 2005 plus de 6,5 millions de personnes ont cotisé à un dispositif, pour un montant annuel estimé à 9 milliards d'euros et un encours total évalué à près de 100 milliards d'euros (voir graphique), « les prestations d'épargne retraite devraient au moins sextupler d'ici à 2050 », estime Philippe Marini, sénateur (UMP) de l'Oise, dans un rapport publié fin septembre. Sous l'effet de la diminution du taux de remplacement des régimes obligatoires, les versements annuels devraient, eux, « tripler en 2020 pour atteindre plus de 30 milliards d'euros », poursuit le rapporteur général de la commission des Finances, qui estime que, depuis la création en 2003 du Perco et du Perp, le dispositif français de retraite par capitalisation est « l'un des plus complets des pays industrialisés ». Pour accompagner le développement de cette épargne, Philippe Marini préconise l'adoption d'une batterie de mesures de déduction et d'exonération fiscales. Relevant que les placements en actions se limitent à 15 % des investissements, il suggère aussi d'encourager ces placements. Il défend également la création d'un code de l'épargne retraite permettant de regrouper des dispositions législatives aujourd'hui dispersées dans cinq codes différents. Enfin, profitant de cet état des lieux pour examiner la situation financière catastrophique du régime complémentaire de retraite des hospitaliers (CRH), le sénateur préconise l'adoption d'un plan de consolidation des engagements, financé de façon tripartite par l'État, les AGF, en tant qu'assureur du régime, et les assurés.