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Idées

Dans les pas d'un patron “mondialisé”

Idées | Culture | publié le : 01.11.2006 | A. F.

Gilles Perret explique la marche de la mondialisation à travers le portrait d'un P-DG savoyard. Inégal.

Si mon père voyait ça, lui qui était agriculteur ! » À chaque fois qu'il visite ses usines en République tchèque et en Chine, Yves Bontaz ne peut s'empêcher d'en appeler à la mémoire paternelle. Comme s'il était étonné de ce parcours qui l'a conduit, en vingt ans, des manettes d'une PME savoyarde de 75 ouvriers, spécialiste du décolletage, à la tête d'une société d'un millier de salariés, dont 700 à l'étranger. Une success story forgée par la mondialisation, « mal nécessaire ».

Si Yves Bontaz a délocalisé l'assemblage en République tchèque, c'est pour restaurer des marges entaillées par la baisse des prix exigée par ses clients. S'il est en Chine, c'est encore pour satisfaire ses donneurs d'ordres automobiles. Un choix plus politique qu'économique : l'usine n'est pas rentable…

À travers le portrait de ce patron, le réalisateur Gilles Perret explique bien la mécanique en marche de la mondialisation. Il est moins adroit lorsqu'il montre les ravages dans la vallée de l'Arve, où les rachats d'entreprises par des groupes étrangers (et les licenciements) se multiplient. Son tour de force reste d'avoir pénétré l'intimité des P-DG savoyards, au final, tous déboussolés. Qu'ils tirent, tel Yves Bontaz, leur épingle du jeu ou non.

Ma mondialisation, documentaire de Gilles Perret (86 min). Sortie le 15 novembre.

Auteur

  • A. F.