La trêve est terminée pour Anne-Marie Idrac, qui a succédé à Louis Gallois en juillet dernier. Six des huit syndicats de cheminots (CGT, SUD Rail, FO, Fgaac, CFE-CGC et CFTC) ont lancé un mot d'ordre de grève nationale de vingt-quatre heures pour le 8 novembre.

La nouvelle présidente avait pourtant réservé une bonne nouvelle aux représentants syndicaux en annonçant début octobre 400 embauches de plus que prévu en 2006. Mais ses déclarations sur le dialogue social à la SNCF « très frustrant et peu prometteur d'avenir » ont déclenché les foudres des syndicats, qui contestent une note interne de la direction qualifiant la grève du 8 de « rituelle et préventive ». À leurs yeux, les raisons du mécontentement sont nombreuses. Pour Didier Le Reste (CGT), la coupe est pleine : « Nous avons perdu 14 000 emplois depuis 2002. Les restructurations se multiplient et personne ne comprend plus les objectifs de la direction.

« Quant au fret, il a perdu un volume d'activité équivalent à 950 000 camions en 2005. » De son côté, la Fgaac a lancé un préavis de grève séparé portant sur « les problèmes spécifiques du métier de la traction ». Réticente à rejoindre un mouvement « fourre-tout », la CFTC a néanmoins fini par appeler, elle aussi, à la grève, en centrant ses revendications sur l'avenir de la SNCF, les salaires et les emplois. « Une grève n'apportera pas grand-chose mais c'est un signal d'alarme. Les dysfonctionnements sont nombreux et le ras-le-bol est général », explique Bernard Aubin (CFTC). Une opinion partagée par Arnaud Morvan (CFDT), qui n'appelle pas à une grève, « dont le résultat le plus visible sera de mécontenter les usagers », mais qui souhaite néanmoins interpeller le ministère des Transports et la direction de l'entreprise sur l'emploi et les salaires.