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Tableau de bord

Tableau de bord

Tableau de bord | publié le : 01.10.2006 | Pierre-David Labani

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Taux de chômage au sens du BIT (en % de la population active)

Crédit photo Pierre-David Labani

ZOOM Flou statistique sur la baisse du chômage

Amorcée au mois d'avril 2005, la baisse du chômage en France ne s'est, depuis, jamais interrompue. Le taux de chômage est ainsi descendu d'environ 10 % à 8,9 % en juillet 2006. Pour autant, les explications à cette décrue divergent : succès des contrats aidés pour les uns, évolution démographique pour certains, sous-estimation des créations d'emplois marchands pour d'autres ou encore radiations plus nombreuses des fichiers de l'ANPE… il est difficile d'y voir clair.

Selon une récente étude d'Ixis CIB, les créations d'emplois salariés (+ 105 000 environ en un an), mesurées par l'Insee, bien qu'en nette hausse au deuxième trimestre 2006, ne peuvent expliquer à elles seules la baisse du chômage. Pas plus que le recours aux contrats aidés, qui ont contribué à la création de 94 000 emplois, secteurs marchand et non marchand compris. Quant aux effets de la réforme Fillon sur les retraites, si les sorties de la population active sont effectivement plus nombreuses qu'avant, elles ne dépassent pas 10 000 de plus par mois sur les cinq premiers mois de 2006. Enfin, les radiations administratives n'expliquent guère plus de 10 % des sorties de l'ANPE des chômeurs de catégorie 1. Finalement, il existe un « flou statistique persistant », souligne Ixis CIB, qui suggère deux hypothèses. La première est que les créations d'emplois sont sous-estimées par l'Insee. L'institut a d'ailleurs prévu d'étendre à partir de septembre 2006 son champ statistique à l'éducation, à la santé, aux administrations et associations (hors emploi public). La seconde est la sous-estimation du nombre de départs à la retraite pour les salariés qui ont eu une longue carrière.

Ixis CIB, Flash n° 2006-314, août 2006.

Les salaires minima font le grand écart dans l'UE

Au 1er janvier 2006, 18 pays membres de la future Union européenne à 27 disposaient d'un salaire minimum légal national. Leur niveau varie cependant fortement : de 82 euros brut par mois pour un salarié bulgare travaillant à temps plein à 1 503 euros pour son homologue luxembourgeois, soit un écart de 1 à 18. En dépit des fortes hausses du smic entre 2003 et 2005, le salaire minimum en France reste inférieur à celui en vigueur outre-Manche et en Irlande (respectivement 1 269 et 1 293 euros brut mensuels). Mais la progression du smic en France, plus rapide que celle du salaire moyen, a eu pour effet de réduire l'éventail des salaires. Ainsi, plus de 15 % des salariés français sont aujourd'hui rémunérés au niveau du salaire minimum, une proportion qui ne dépasse pas 2 % au Royaume-Uni et en Espagne.

Eurostat, Statistiques en bref, n° 9/2006, juillet 2006.

Le Danemark favorise les politiques actives d'emploi

En 2004, la France a affecté 2,7 % de son PIB aux politiques de l'emploi. C'est plus que la moyenne de l'UE (2,3 %), mais loin de nos voisins danois (4,4 %), dont le système de flexisécurité fait souvent figure de référence dans l'Hexagone. Au Danemark, comme en France, deux tiers des dépenses relatives au marché du travail concernent des mesures « passives », principalement l'indemnisation du chômage. La différence se situe surtout dans la part dévolue aux dépenses actives (formation, aides à la création d'entreprise, etc.) : les Danois y consacrent 34 % de leurs dépenses d'emploi, les Français 27 %. En revanche, l'Hexagone affecte une part deux fois plus importante aux services (publics ou non) chargés d'aider les chômeurs à retrouver un emploi. Mais, finalement, le taux de chômage danois est deux fois plus faible qu'en France !

Eurostat, Statistiques en bref, n° 12/2006, août 2006.

Auteur

  • Pierre-David Labani