Le ministère des Transports s'en est finalement remis aux talents de conciliateur de Dominique-Jean Chertier pour tenter de résoudre la crise financière de la Caisse de retraite du personnel navigant (CRPN) de l'aviation civile. À charge pour le DRH du groupe Safran de faire « des propositions d'ici à la fin de l'année » pour tenter de combler le déficit structurel de ce régime complémentaire obligatoire autonome. Jusqu'à présent, les réserves financières de la CRPN, évaluées en 2005 à 7,25 années de prestations, avaient toujours permis d'éponger le déficit (égal, en 2005, à 93 millions d'euros). Mais, « si rien n'est fait, la moitié de ces réserves aura fondu en 2030 et la totalité en 2040 », rappelle Jérôme Bansard, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), qui, depuis quelques semaines, faisait, menace de grève à l'appui, le forcing auprès du gouvernement pour trouver une issue rapide à la crise et ne pas en laisser la charge aux générations futures.

Car, en dépit de trois ans de discussions, les syndicats de pilotes et des personnels navigants commerciaux qui cogèrent le régime s'opposent sur les mesures à prendre. Pour les pilotes, il faudrait en effet remettre en cause la cessation anticipée d'activité, à partir de 50 ans (moyennant vingt-cinq ans de cotisation), dont bénéficient les seuls PNC, via l'instauration immédiate d'une décote en cas de départ avant 60 ans. « Inadmissible ! » lui rétorque Franck Mikula, président de l'Union des navigants de l'aviation civile, « pas opposé, en revanche, à un recul progressif de l'âge de départ de 50 à 55 ans à l'horizon 2015 ». L'autre litige porte sur l'amélioration du taux d'appel de cotisation réclamée par les pilotes aux plus hauts revenus. Une pilule difficile à avaler pour les PNC les moins bien payés et à qui on demande de travailler plus longtemps. M. Chertier aura donc fort à faire pour rapprocher les points de vue…