Charles Desilet vient de perdre son job. Son employeur, une filiale de British Airways basée à Toronto, a fait preuve d'un tact inhabituel : dès la fin de l'entretien de licenciement, ce cadre de 45 ans a été pris en charge par un psychologue du cabinet Right Consulting, présent dans les locaux de l'entreprise. Le but est d'éviter au salarié remercié toute déprime préjudiciable à la recherche d'un nouvel emploi.

Cette forme de « licenciement éthique », venue des États-Unis et du Canada, et qui ne va pas tarder à apparaître en France, n'a rien de philanthropique. Les entreprises contraintes de licencier tiennent, en effet, à préserver leur réputation d'employeur. Car il n'est pas rare que les mêmes entreprises licencient et embauchent simultanément. Comme Hewlett-Packard actuellement. Malmener ceux qui partent risquerait de décourager des candidats de qualité.

Il est bien fini le temps où certains groupes, qui se débarrassaient de leurs salariés en leur offrant gracieusement un taxi, faisaient l'actualité.