Vous rendez le rapport final de la commission université et emploi le mois prochain. Que proposez-vous pour renforcer les liens entre l'université et les entreprises ?

Il faut prendre en charge l'insertion professionnelle en amont des cursus afin d'aider les étudiants à construire leur entrée dans le monde du travail. Nous proposons de créer une direction des stages, des emplois et des carrières, à l'instar des career offices anglo-saxons, d'augmenter le nombre de professeurs associés issus des entreprises, de valoriser les stages, de développer l'apprentissage. L'université doit investir aussi plus activement la formation tout au long de la vie.

L'université en a-t-elle les moyens ?

Une mesure sur deux avancées ne nécessite aucun moyen supplémentaire et s'avère facile à mettre en place. Si une réforme est inenvisageable à moyens constants, l'université doit optimiser ceux dont elle dispose. Il faut l'inciter à se fixer des objectifs, à s'évaluer à travers des indicateurs de performance et à s'inscrire dans une logique de contractualisation.

Ces propositions ne risquent-elles pas de rester lettre morte ?

La commission a insisté sur la nécessité de nommer un délégué interministériel à l'orientation. C'est chose faite avec Pierre Lunel, président de l'université de Vincennes-Saint-Denis. En écho à notre proposition de rendre obligatoire un module « projet professionnel » en licence, le gouvernement a prévu la création d'une formation en langue étrangère, en informatique et en préparation à la recherche d'emploi pour les nouveaux bacheliers.