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Des salariés très attachés à la prévoyance

Dossier | publié le : 01.05.2006 | V. D.

À en croire les DRH, les salariés sont satisfaits de leur couverture décès et arrêt de travail. Ils le sont un peu moins pour la maladie. Tout comme les entreprises, qui subissent des hausses de tarifs.

En dépit des hausses de cotisation qui se succèdent, les salariés restent globalement très satisfaits du niveau de prévoyance collective qui leur est offert, à en croire les DRH des 48 entreprises interrogées dans le cadre du baromètre exclusif réalisé par Liaisons sociales en partenariat avec le cabinet d'actuariat Aprecialis (voir mode d'emploi ci-contre). Avec des nuances, toutefois. Ainsi, les taux de satisfaction atteignent des sommets en matière de couverture décès, où ils récoltent l'unanimité, mais aussi de garanties en cas d'arrêt de travail.C'est bien la preuve qu'en dépit de la progression de l'absentéisme au cours des dernières années, et notamment des arrêts de longue durée, les entreprises ne lésinent pas pour financer les risques lourds. Du moins pour les cadres. Soucieuses de fidéliser cette population, elles n'hésitent pas, en effet, à garantir le versement en cas de décès d'un capital équivalent à plus de trois années et deux mois de salaire en moyenne, assorti, dans 84 % des cas, d'une rente pour le conjoint et, dans 82 %, d'une rente d'éducation pour ses enfants. En revanche, la part des non-cadres disposant d'une rente d'éducation – en plus d'un capital décès limité en moyenne à deux années et deux mois de salaire – n'est que de 68 %, tandis que 57 % des employés et ouvriers sont assurés du versement d'une rente pour leur conjoint.

Signe des turbulences qui bouleversent la gestion de ce risque, le degré de satisfaction est moindre pour la santé. Selon les responsables RH interrogés, 8 salariés sur 10 se satisfont de la couverture proposée par leur société. Alors que les professionnels estiment de façon quasi unanime que le niveau de remboursement des frais de santé constitue un élément de motivation pour leurs collaborateurs, les entreprises éprouvent de plus en plus de difficultés à suivre l'envolée des dépenses de santé de leur personnel. D'ailleurs, la quasi-totalité d'entre elles ont choisi de transformer leur couverture santé en « contrat responsable » plutôt que de courir le risque de se faire imposer un surcoût de l'ordre de 40 % du fait de la suppression des exonérations fiscales et sociales.

Autre enseignement de ce baromètre, « les entreprises sont loin d'être euphoriques quant aux relations qu'elles entretiennent avec leur assureur complémentaire », souligne Véronique Lamblé, directrice du cabinet Aprecialis, puisqu'elles ne leur accordent qu'une note moyenne de 13,2 sur 20. Reflet de cette relative insatisfaction mais aussi d'une concurrence de plus en plus vive entre les différents organismes, 43 % d'entre elles n'ont d'ailleurs pas hésité à changer d'assureur au cours des dix dernières années. Un nomadisme qui ne les a toutefois pas prémunies contre les augmentations de tarifs.

Si, en matière de santé, la quasi-totalité des entreprises interrogées ont subi au moins deux hausses de tarifs, 79 % ont vu augmenter leur cotisation prévoyance tandis que 77 % ont enregistré une hausse de leur prime décès durant la période. « Cette proportion nous interpelle, sachant que le taux de mortalité ne cesse de baisser. Mais cela peut toutefois s'expliquer par le fait que les assureurs préfèrent pratiquer des augmentations d'ensemble (prévoyance et décès réunis) de façon à réajuster les contrats déficitaires sur les arrêts de travail », reprend Véronique Lamblé. Dernier enseignement de ce sondage, la couverture du risque dépendance dans le cadre d'un contrat collectif peine à décoller. Si 89 % des DRH interrogés reconnaissent que cette garantie correspondrait à « un réel besoin des salariés » et que près de 60 % en connaissent l'existence, moins d'un sur cinq en offre une ou envisage de le faire…

« Nous sommes assez hésitants sur la couverture de ce risque, reconnaît Jean-Pierre Michel, responsable des conditions d'emploi France de la Société générale. S'il s'agit d'un régime à cotisation définie, la prestation risque de ne pas être au niveau attendu par les salariés. A contrario, dans le cas d'un régime à prestations définies, la garantie de ce risque relèverait d'un avantage aux anciens salariés et aurait alors un très gros impact sur les comptes de la société… » C'est aussi le signe que, pour l'heure, les entreprises ont, en matière de prévoyance collective, d'autres chats à fouetter.

Baromètre 2006 : mode d'emploi

Pour réaliser ce baromètre consacré à la prévoyance collective, Liaisons sociales s'est associé au cabinet-conseil d'actuariat Aprecialis. Quarante-huit responsables de ressources humaines d'entreprises représentant plus de 112 000 salariés ont répondu au questionnaire qui leur a été adressé à la fin de l'année 2005. Parmi eux, 9 % sont issus d'entreprises de moins de 1 000 salariés.

Connaissez-vous les contrats dépendance dans le cadre de l'assurance collective ?

OUI à 59 %

Si OUI, en avez-vous un dans votre entreprise ou envisagez-vous d'en mettre un en place ?

OUI à 15 %

Si OUI, pensez-vous que cela corresponde à un réel besoin des salariés ?

OUI à 89 %

Auteur

  • V. D.