CAPITAL SOCIAL. La littérature sur le capital social est abondante. Antoine Bevort et Michel Lallement, professeurs de sociologie au Cnam, rappellent que la performance économique d'un individu mais aussi d'une entreprise ne dépend pas que de son capital économique mais aussi de la qualité des relations sociales qu'ils ont réussi à nouer autour d'eux. Arnaldo Bagnasco observe que « l'homme flexible d'aujourd'hui ne possède pas nécessairement toutes les ressources qui lui permettent de s'adapter de façon satisfaisante ». Une large part du livre est consacrée à l'importance du rôle de l'école dans le capital social. Bernard Verret y voit une « arme idéologique à double tranchant qui pourrait se retourner contre le néo- libéralisme ».

Le Capital social : performance, équité et réciprocité, Antoine Bevort et Michel Lallement. La Découverte/Mauss. 330 pages, 30 euros.

CHUTE. Par quel mécanisme un patron en vient-il à déraper ? Comment expliquer les spectaculaires échecs de leadership dont la vie des entreprises est plutôt bien pourvue ? ? Les raisons, il faut les chercher dans le comportement des dirigeants, soutiennent ces deux consultants américains. Ils stigmatisent les manières « mélodramatiques » de certains managers, recommandent de se méfier de ceux qui ont l'humeur trop changeante, des prudents congénitaux, des paranos, des distants, de ceux qui n'en font qu'à leur tête, mais aussi des perfectionnistes obsessionnels ou des séducteurs pathologiques. Ce qui fait beaucoup de raisons d'avoir peur de son patron.

Ces patrons qui déraillent. Les comportements qui font chuter, D. Dotlich et P. Cairo. Éditions Eska. 192 pages, 25 euros.

EXCLUSION. La lutte contre l'exclusion n'a pas seulement une finalité humaniste : elle présente aussi un intérêt pour l'économie. C'est ce qu'essaie de démontrer dans cet essai l'Institut Montaigne, qui incite les entreprises à s'associer à ce combat. Il propose de créer dans l'entreprise un poste de « référent insertion », au sein des ressources humaines, chargé de s'occuper de coordonner tous les dossiers d'intégration. Les pistes examinées sont audacieuses : s'interdire d'utiliser le CDD, adhérer à un groupement d'employeurs, mais aussi, par exemple, développer la vocation sociale des chambres consulaires. Une bonne œuvre à tout point de vue.

Pauvreté, exclusion : ce que peut faire l'entreprise. Rapport de l'Institut Montaigne. 120 pages, 10 euros.

MATERNAGE. Pour Mathieu Laine, la France est en voie d'infantilisation galopante, et c'est même ce qui l'a menée sur la voie du déclin, où, selon lui, nous serions bien engagés. L'État se targue de faire nos menus, désigne, au nom du principe de précaution, un nombre sans cesse croissant de nouveaux dangers, entretient, avec la complicité des médias, l'obsession victimaire des Français. L'auteur, avocat d'affaires, appelle à la réforme du droit du travail, critique le patriotisme économique, s'indigne du sort réservé aux professions libérales et dénonce la confusion du politique et du moral. Comme on le voit, un ouvrage qui embrasse beaucoup de sujets. Peut-être trop.

La Grande Nurserie, Mathieu Laine. JC Lattès. 250 pages, 17 euros.