C'est Dominique de Villepin en personne qui présidera la Conférence nationale sur l'emploi des seniors. Une grand-messe qui devrait se tenir au Conseil économique et social à la fin du mois de mars. Pour une fois, les organisations syndicales ne pourront pas se plaindre d'avoir été ignorées du gouvernement. Le plan national d'action concerté pour l'emploi des seniors 2006-2010 que le Premier ministre s'apprête à dévoiler a fait l'objet de trois séances de travail entre Gérard Larcher et les partenaires sociaux. De plus, il reprend et élargit certaines des mesures arrêtées par les partenaires sociaux dans leur projet d'accord interprofessionnel du 13 octobre.

Objectif prioritaire du plan seniors : augmenter le taux d'emploi des 55-64 ans de 2 points par an pour atteindre 50 % à l'horizon 2010. Une impérieuse nécessité. Avec 37 % des seniors en emploi, la France fait partie, avec la Belgique et l'Italie, des plus mauvais élèves de l'Europe, très loin derrière les Danois et les Suédois. Pour se rapprocher des Scandinaves, le gouvernement ratisse large, avec des propositions portant sur la formation, le maintien dans l'emploi, les représentations socioculturelles ou la cessation progressive d'activité. Parmi les mesures phares : le « CDD seniors » – dix-huit mois maximum, renouvelable une fois, pour les 57 ans et plus au chômage – ; l'extinction progressive de la contribution Delalande d'ici à 2010 ; l'instauration d'une surcote plus favorable pour les salariés prolongeant leur activité ; la fin des accords dérogatoires de branche abaissant l'âge de la mise à la retraite d'office. À noter, aussi, la possibilité offerte aux bas salaires de cumuler emploi et retraite et le retour de la préretraite progressive. Une mesure en suspens depuis la loi Fillon de 2003 sur les retraites, faute de décrets d'application !