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Idées | Livres | publié le : 01.01.2006 | H. G.

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Crédit photo H. G.

Chômage : cherchez l'erreur !

Le Chômage, à qui la faute ?, sous la direction d'Alain Houziaux. De Nicolas Baverez, Jean-Baptiste de Foucauld et Alain Minc. Éditions de l'Atelier, collection « Questions de vie ». 116 pages, 16 euros.

Dans ce livre, tiré d'une conférence qui a eu lieu en 2004, Nicolas Baverez, connu pour ses diagnostics tranchants, assène les pièces de l'accusation : il y a une « triste exception française du chômage de masse », alors que moins d'un actif sur deux en âge de travailler a un emploi dans le secteur marchand (« en moyenne, un Français vit quatre-vingt un ans et travaille vingt et un ans ! »). À qui la faute ? puisque tel est le titre de cet ouvrage.

Les coupables, selon Baverez, ce sont les incohérences de nos politiques conjoncturelles, et surtout le refus de moderniser le modèle économique et social français. Le chroniqueur du Point et des Échos stigmatise aussi le déficit de la création d'entreprises en France. Les vertus de l'arithmétique rendent simple, dans sa bouche, ce sujet compliqué : nous avons un déficit de 2 millions d'emplois, mais s'il y avait dans notre pays le même nombre de créations d'entreprises qu'en Angleterre, soit 1 million de plus qu'aujourd'hui, la différence des taux de chômage (9 à 10 % ici, 4 à 5 % là-bas) entre les deux bords de la Manche disparaîtrait.

Sur le même front campe Alain Minc, pour qui « le drame de la société française est qu'elle a inventé les inégalités à l'américaine avec une fiscalité à la suédoise ». Voici pour les procureurs, mais l'intérêt de ce petit livre est de donner aussi la parole à la défense. Pour le pasteur Alain Houziaux, organisateur des débats, si le libéralisme n'est pas compatible avec le plein-emploi, il faut que la solidarité nationale finance l'ensemble des prestations sociales, y compris celles liées au « non-travail ». Lui, continue de défende le partage du temps de travail.

Moins utopique dans ses préconisations, Jean-Baptiste de Foucauld met en garde contre l'idée très en vogue de faire porter par les seuls chômeurs l'effort de sortir d'une situation où les responsabilités sont multiples. La lutte contre le chômage, comme il le montre à travers son association, c'est d'abord un « travail citoyen ».

Zoom sur l'Europe syndicale

Les Relations sociales en Europe, acteurs et enjeux, Michèle Millot et Jean-Pol Roulleau. Éditions Liaisons, 362 pages, 32 euros.

Le syndicalisme européen, vu par Michèle Millot et Jean-Pol Roulleau, se divise en trois grandes catégories. Le modèle rhénan, conjuguant un syndicalisme relativement fort, unitaire, converti à l'économie de marché et marqué par une longue tradition de négociation avec le patronat ; un modèle latin, fondé sur le militantisme, où la loi l'emporte sur la négociation ; enfin, le système britannique, très lié au politique et évoluant dans un environnement sans Code du travail. Aucun de ces modèles n'échappe à la désyndicalisation. Pays par pays, les deux auteurs examinent les stratégies de résistance à la crise. Quant au syndicalisme européen, il se cherche encore.

La revue des revues

Puisqu'il s'apprête à passer la main, plus de trente ans après avoir pris la direction de Droit social, saluons l'œuvre du professeur Jean-Jacques Dupeyroux. L'avant-propos qu'il signe dans la livraison de ce mois-ci résume ce qu'on apprécie chez lui : clarté de la démonstration, refus de se satisfaire des idées reçues (ici, l'incapacité de la France de faire aussi bien que ses voisins), indignation face au contexte actuel de désagrégation morale et sociale.

Droit social, décembre 2005

Un joli panel d'experts fait le point sur ce qui change dans notre droit du travail, plus spécifiquement en matière d'emploi.

Alain Supiot dénonce une nouvelle vague d'attaques contre les dernières protections accordées par le droit du travail aux plus faibles, au prétexte qu'un peu plus de flexibilité et de précarité permettront la création de plus d'emplois. Claude Roy-Loustaunau, professeur à Aix, se livre à une analyse du contrat nouvelles embauches sans condamner par avance « ces premiers pas timides pour introduire la flexisécurité dans les relations du travail ». Autres contributions, celles de Pierre Cahuc, Francis Kramarz et Sébastien Perez-Duarte, qui s'interrogent sur les effets réels des règles liées aux seuils sur l'emploi.

Projet, novembre 2005

Les injustices sociales sont-elles une fatalité ? Telle est la question qui sous-tend le dossier de Projet. François Dubet cherche à comprendre la montée du sentiment d'injustice dans la France d'aujourd'hui. Principal facteur explicatif, la « polyarchie des principes de justice » : celui de l'égalité sociale, mais aussi celui du mérite individuel et celui de l'autonomie. Et satisfaire les trois est une gageure. Le problème, c'est que la globalisation a désocialisé l'image de l'injustice, ce qui rend difficile l'organisation de la lutte contre elle.

Cadres CFDT, novembre 2005

Crise de l'ambition européenne et crise du dialogue social européen vont de pair. Dans la revue des cadres cédétistes, John Monks, le secrétaire général de la CES, plaide pour la défense du modèle européen, et Carola Fischbach-Pyttel, secrétaire générale de la Fédération européenne des syndicats des services publics, appelle de ses vœux une législation européenne spécifique protégeant les services publics.

Abécédaire du management

Compétences. La démarche défendue ici est le fait de maintenir un lien constant entre la stratégie globale et les actions professionnelles concrètes visant au développement des compétences. Le livre retrace l'application de cette démarche dans quatre entreprises : Danone, La Poste, la SNCF et une autre société dont le nom n'est pas divulgué.

Compétences et stratégies d'entreprise. Les démarches compétences à l'épreuve de la stratégie de grandes entreprises, Philippe Zarifian. Éditions Liaisons. 190 pages, 26 euros.

GRH. Cette troisième édition du manuel de Dimitri Weiss balaie tous les aspects des ressources humaines : modèles de gestion, mutation des formes de recrutement, culture des compétences et nouvelle gestion des cadres, classifications, enjeux de la protection sociale… Indispensable.

Ressources humaines, coordonné par Dimitri Weiss. Éditions d'Organisation. 806 pages, 55 euros.

Motivation. Les deux auteurs nous font pénétrer dans les méandres de la motivation. Organisation scientifique du travail, théories de Maslow, Herzberg, Murray, problème de la souffrance au travail… Ils s'emploient ensuite à donner quelques conseils pour « attirer », « garder » et « manager » des salariés, décelant cinq niveaux d'adéquation importants : parmi eux, l'écoute, la transparence, la tolérance à l'égard de la prise de risque ou la stimulation de la créativité.

Motiver, Pierre Pastor et Richard Bréard. Éditions Liaisons. 260 pages, 27 euros.

Participation. À l'heure où la majorité relance l'idée gaullienne du partage des bénéfices, cet ouvrage prodigue aux DRH et aux partenaires sociaux moult conseils pour développer ce type de rémunération différée.

L'Intéressement et la Participation à la portée de tous, Jean-Jacques Ballan. Éditions d'Organisation. 160 pages, 19 euros.

Droit Une synthèse indispensable

Clause de mobilité, de non-concurrence, de forfait ou de rémunération variable… L'importance de la construction du contrat de travail n'est plus à démonter. Encore faut-il respecter les obligations légales et les exigences jurisprudentielles. De façon concrète et vivante, cet ouvrage décortique les 35 clauses les plus usuelles. Qu'elles soient relatives à l'exécution du contrat de travail (rémunération, prestation de travail, lieu et durée du travail) ou qu'elles portent sur la rupture du contrat (essai, clause de dédit formation, clause de non-concurrence).

Les Clauses du contrat de travail, Paul-Henri Antonmattei. Éd. Liaisons. 113 pages, 23 euros.

Auteur

  • H. G.