Contre toute attente, c'est l'outsider qui l'a emporté. Juste avant la trêve des confiseurs, le comité confédéral de la CFE-CGC a porté Bernard Van Craeynest, 48 ans, à la présidence de la confédération plutôt que la favorite, Danièle Karniewicz, 50 ans. Une élection destinée à assurer la succession de Jean-Luc Cazettes, qui ne souffre d'aucune contestation : le candidat de la puissante Fédération de la métallurgie (30 % des droits de vote à l'assemblée générale) l'a emporté sur la représentante de la Chimie, avec 186 voix, contre 103. Actuelle présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, celle-ci apparaissait, pourtant, comme l'héritière naturelle du président décédé l'été dernier. Issue du même secteur et de la même entreprise, Elf, et passée, comme lui, par la protection sociale. Sans compter que l'organisation est « très attentive à la mixité », comme le reconnaît un dirigeant confédéral. Un argument que son challenger a retourné habilement, faisant valoir sa disponibilité totale pour une fonction qui « s'exerce 24 heures sur 24 », dixit le secrétaire général, Jean-Louis Walter. Or nul n'ignore, à la CFE-CGC, que Danièle Karniewicz réside près d'Aix-en-Provence, jongle avec un emploi du temps « acrobatique » de mère de famille et de responsable confédérale.

À travers « BVC », surnom de Bernard Van Craeynest, le comité confédéral a opté pour un profil beaucoup moins médiatique. Celui d'un homme de terrain, qui « a toujours privilégié la branche professionnelle ». En une vingtaine d'années de militantisme, il a gravi tous les échelons au sein de la Fédération de la métallurgie, qu'il préside depuis dix-huit mois. Une fédération qui l'a désigné à près de 90 % comme candidat à la présidence confédérale, aux dépens de Jean-Louis Walter. Vainqueur haut la main du duel qui l'a opposé à Danièle Karniewicz, Bernard Van Craeynest devra composer avec l'équipe confédérale en place avant de briguer à nouveau les suffrages des militants de la CFE-CGC, lors du congrès de novembre, cette fois à la tête d'une liste. Mais il retrouvera sur son chemin sa rivale, qui a qualifié le scrutin du 22 décembre de « vote d'appareil ».

Ces onze mois qui auront, il le sait, « valeur de période d'essai », s'annoncent chargés. Non seulement le nouveau patron des cadres devra se frotter à la négociation interprofessionnelle, mais il lui faudra aussi préparer le syndicat à la future bataille des prud'homales de 2008, où la CFE-CGC entend redevenir numéro un dans le collège cadres.

président de la CFE-CGC.

NAISSANCE

9 février 1957.

1979

Titulaire d'un BTS de métallographe, il entre à la Snecma, (devenue Safran en 2005), dont il devient délégué syndical central en 1983.

2004

Élu président de la Fédération de la métallurgie.