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Vie des entreprises

Les écoles d'ingénieurs font leur mue

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.12.2005 | Sarah Delattre

Des écoles d'ingénieurs revoient leur offre pour s'adapter à la réforme de la formation professionnelle et répondre aux besoins des employeurs et des salariés.

Le Centre d'études supérieures industrielles (Cesi) change de cap. En lançant une nouvelle marque dédiée aux entreprises, l'école, qui forme chaque année environ 1 millier d'ingénieurs en apprentissage ou en formation continue, souhaite mieux coller à la réforme de la formation professionnelle et répondre aux besoins des employeurs et des salariés. La refonte de son offre (dans les domaines de la formation, des ressources humaines, de l'informatique, etc.) se traduit notamment par un découpage de ses 15 titres enregistrés au Répertoire national des certifications professionnelles en modules courts, qualifiants et capitalisables sur plusieurs années. Cette nouvelle architecture, qui fait écho à la notion de formation tout au long de la vie, devrait permettre une plus grande individualisation des parcours. « Les salariés pourront par exemple utiliser leur droit individuel à la formation pour valider des modules, explique Jacques Bahry, directeur général du groupe Cesi. Ces formations pourront aussi compter des périodes de professionnalisation visant en priorité à renforcer l'employabilité des salariés à mi-carrière. » Les salariés pourront par ailleurs décrocher tout ou partie d'un titre grâce à la validation des acquis de l'expérience.

La modularisation de la formation continue constitue une tendance de fond dans les écoles d'ingénieurs, qui cèdent à la pression des entreprises et des financeurs soucieux de raccourcir les temps d'apprentissage.

« Les entreprises veulent optimiser le temps passé en formation et recherchent une meilleure adéquation entre l'offre et leurs besoins, observe Jacques Loustau-Chartez, responsable de la formation continue à l'École centrale de Paris et président du Club des grandes écoles d'ingénieurs pour la formation continue, qui associe les services de 18 établissements. La nouveauté, c'est que plusieurs écoles s'efforcent de respecter l'esprit de la loi en rendant leurs formations DIFables. » C'est le cas notamment de l'école d'ingénieurs du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), qui délivre environ 900 titres par an dont 600 en formation continue et qui propose progressivement des stages courts éligibles au DIF. « Les crédits de 60 à 120 heures vont être divisés en modules de 20 heures à partir de la rentrée 2006, précise Marinette Vialle, directrice des études. Nous avons par ailleurs commencé à expérimenter les périodes de professionnalisation pour permettre à des élèves de finaliser leur parcours de formation. »

Approche personnalisée

Parallèlement, et toujours pour mieux répondre aux attentes des entreprises, l'école d'ingénieurs du Cnam bétonne le contenu managérial de ses programmes. De son côté, le Cesi renforce ses services de conseil et d'ingénierie aux entreprises pour les aider à construire leur propre politique de formation et leur propose par exemple un catalogue de DIF sur mesure. « Plusieurs écoles ont aussi mis en place des systèmes de coaching individualisé pour mieux accompagner les ingénieurs à mi-carrière notamment », ajoute Jacques Loustau-Chartez, de Centrale Paris. Les salariés qui rechignent encore à retourner sur les bancs de l'école n'auront bientôt plus aucune excuse.

Auteur

  • Sarah Delattre