logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Vie des entreprises

Les palmarès secouent écoles et facs

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.10.2005 | Anne-Cécile Geoffroy

Coutumières des classements internationaux, les grandes écoles françaises en font de véritables outils de pilotage. Plus timorées, les universités commencent à s'y intéresser.

Pas moins de 20 classements et autres hit-parades nationaux et internationaux rythment désormais la vie des business schools. Du Financial Times à Business Week en passant par Forbes… ces ranking se développent à foison et obligent les établissements à mobiliser du personnel pour y répondre. À HEC, chaque classement occupe deux personnes, épaulées par les services administratifs. À Grenoble école de management, cinq personnes travaillent ponctuellement sur ces palmarès. « Nous ne pouvons pas ne pas y figurer. Pour la visibilité internationale de l'école, mais aussi parce que ces classements sont un formidable outil de benchmarking. Ils nous permettent de corriger ou d'adapter notre stratégie aux grandes tendances qui en ressortent », souligne Thierry Grange, le directeur de Grenoble EM. « À HEC, nous les utilisons d'abord comme un outil de mobilisation des équipes, ensuite comme un outil de communication », note Bernard Ramanantsoa, le directeur général.

Du côté des universités, l'enthousiasme pour cette compétition est moins palpable. Peu habituées à la comparaison, elles rechignent pour la plupart à accorder du crédit à ces hit-parades et jouent encore les timorées. Il y a deux ans, le Nouvel Observateur tentait un classement des universités françaises, qui n'a pas été reconduit. Depuis trois ans, seul le « classement de Shanghai », mis sur pied par des chercheurs de l'université Jiaotong, leur impose d'y porter un regard plus attentif. D'autant que les résultats des établissements français (au total 21 universités scientifiques) ne brillent pas par leur excellence. La première citée, l'université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI), arrive en 46e position sur 500. Viennent ensuite Paris XI (61e) Strasbourg I (92e), l'École normale supérieure de Paris (93e)…

Une visibilité à améliorer

« Nous n'échapperons plus à une vision et à une comparaison mondiales des universités, accorde Yannick Vallée, premier vice-président de la Conférence des présidents d'université. Il devient indispensable de faire un effort fédéraliste de mise en cohérence de notre recherche et de nos formations. Les futurs pôles de recherche et d'enseignement supérieur devraient être une des réponses pour améliorer notre visibilité à l'international. » Autre piste, la constitution de grands ensembles pluridisciplinaires. C'est la voie sur laquelle se sont engagées Paris VI, Dauphine, la Sorbonne nouvelle, l'ENS et l'Ehess en annonçant, courant juillet, leur projet de collaboration, baptisé Alliance Paris Universitas.

« L'idée est de construire à moyen terme une grande université pluridisciplinaire dans Paris intra-muros, explique Gilbert Béréziat, président de Paris VI. En attendant, je me bats au quotidien avec les chercheurs et les médecins pour qu'ils mettent en avant le nom de l'université et pas seulement celui de leur laboratoire ou de leur hôpital dans les publications qu'ils signent. » Une démarche similaire vient d'être adoptée par les présidents des universités grenobloises. Au risque de froisser l'ego des grands labos qui verraient le nombre de leurs citations en chute libre.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy