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Vie des entreprises

Schneider soutient les entrepreneurs

Vie des entreprises | CONSEIL ET MANAGEMENT | publié le : 01.05.2005 | Cédric Morin

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Les atouts de l'outplacement

Crédit photo Cédric Morin

Le groupe français accompagne les salariés créateurs d'entreprise pour renouveler ses effectifs.

Chez Schneider Electric, l'essaimage est une pratique bien rodée. Schneider Initiative Emplois (SIE), le service chargé d'aider les candidats à la création d'entreprise dans le groupe, a en effet été lancé en 1996. Ce département, qui dépend de la direction du développement durable, a déjà favorisé la création de 450 entreprises. Et 85 % des projets validés ont passé le cap fatidique de la troisième année. Pour le groupe, qui compte 20 000 salariés en France, l'objectif de l'essaimage n'est pas d'externaliser certaines de ses activités, mais d'accélérer le renouvellement de ses effectifs tout en offrant la possibilité d'une seconde vie professionnelle à ses salariés. Si, parmi les candidats, toutes les catégories de salariés sont équitablement représentées, la sélection pour bénéficier de l'accompagnement de SIE est très rigoureuse. « Nous écrémons tout de suite les projets qui n'ont aucun avenir », concède Gilles Vermot-Desroches, le directeur du développement durable de Schneider Electric.

Les projets sont très éclectiques. 80 % des bénéficiaires ouvrent un gîte rural, un commerce, ou investissent le secteur des services à la personne. Les autres s'orientent vers des métiers liés à l'industrie électrique, principalement en tant qu'électricien ou que consultant. Le montant du prêt accordé par le groupe s'échelonne entre 6 000 et 12 000 euros. Pour décourager les chasseurs de prime, l'emprunt ne se transforme en subvention que si l'entreprise passe le cap des trois années d'existence. Pendant toute cette période, l'un des huit salariés de SIE accompagne le créateur. « Le processus comporte quatre étapes au cours desquelles nous jouons le rôle de tuteur et d'avocat pour les futurs entrepreneurs », explique Claude Chevalier, responsable de SIE pour la zone Nord.

Première étape, la formulation du projet, sorte de filtre préalable à la présentation devant un jury interne, composé des responsables de zone, d'un expert financier et de Gilles Vermot-Desroches. Une fois le dossier validé, le salarié démissionne ou est licencié. La troisième phase de l'accompagnement par le SIE porte sur la recherche des financements et des formations nécessaires au lancement de l'activité. Après la création effective, Schneider Initiative Emploi réalise des bilans réguliers en fonction de la situation économique de la nouvelle entreprise. Le groupe ne souhaite pas dévoiler le coût de ce dispositif, dont une partie est financée par les indemnités Assedic que touche le salarié pendant la concrétisation de son projet.

Pas un outil de régulation sociale

Jusqu'à présent l'essaimage a bénéficié d'une bienveillance syndicale. Mais sa récente utilisation dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi et la volonté de la direction de l'utiliser pour recréer des emplois dans les bassins touchés pourraient modifier la position des syndicats. « Cette opportunité offerte aux salariés ne doit pas devenir un outil de régulation sociale », souligne Jean-Paul Perrin, délégué syndical central CFDT. Pour sa part, Denis Vial, secrétaire CGT du comité de groupe, estime que « l'essaimage ne peut pas être une caution aux licenciements économiques injustifiés ». Un avertissement alors que le groupe a connu 900 suppressions de postes en 2004, tout en voyant son chiffre d'affaires progresser de 18 %.

Auteur

  • Cédric Morin