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Vie des entreprises

L'UIMM à la conquête des femmes

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.05.2005 | S. D. P.

L'UIMM a un problème avec les femmes. Elles ne sont pas assez nombreuses à succomber au charme de l'industrie. « 28 % de nos 2 millions de salariés sont des femmes, contre 37 % en moyenne dans le secteur privé », regrette Dominique de Calan, délégué général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie. La faute aux idées reçues des parents et aux profs qui « orientent les jeunes de façon sexiste ». Pour changer les mentalités, l'UIMM organise le 11 mai, au Palais omnisports de Paris-Bercy, avec 12 000 invités, la première rencontre « IndustriELLES », qui réunira lycéennes, étudiantes, jeunes salariées et dirigeantes d'entreprise industrielle.

« Nous avons besoin de toutes les intelligences dans les métiers scientifiques et techniques, y compris de celles des femmes, souligne Dominique de Calan. Il s'agit d'une cause d'intérêt général. » Au programme : un « spectacle d'informations » avec ballets et vidéos pour évoquer l'industrie, « sur un registre ludique et émotionnel ». Une centaine de vraies « industrielles » et des chercheurs doivent débattre de la place des femmes dans l'industrie.

La mixité crée une compétition

Une telle opération coûte cher, plusieurs millions d'euros, et l'addition ne saurait passer auprès des 45 000 entreprises adhérentes de l'UIMM sans une bonne raison. La perspective d'un retour sur investissement ? À niveau de qualification égale, les femmes coûtent en effet 20 % moins cher que les hommes. « Pas chez nous, rétorque Dominique de Calan. Dans l'industrie, l'écart n'est plus que de 10 %, et nous le réduisons sans cesse. » Serait-ce alors pour mieux remplir les centres de formation de l'UIMM ? « Nous avons plus de demandes que de places », réagit le délégué général.

Alors pourquoi cet engouement pour les femmes ? « Plus mûres, plus assidues et plus motivées, elles font monter le niveau général, analyse Sophie Clément, porte-parole du CFA de l'industrie à Bordeaux. Les recruteurs apprécient. » Et n'hésitent pas à le revendiquer : « La mixité dans les ateliers, ça rend les hommes plus propres, plus polis, et ça crée une saine compétition », observe Didier Calvet, responsable des relations sociales de l'usine Ford de Bordeaux, qui a incité dès 1989 des salariées à conduire des machines. « Aujourd'hui, 10 % de ces postes sont tenus par des femmes », poursuit-il. Le show de Bercy fera tout pour qu'elles soient demain plus nombreuses.

Auteur

  • S. D. P.