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Vie des entreprises

Danone veut des cadres à l'écoute

Vie des entreprises | CONSEIL ET MANAGEMENT | publié le : 01.03.2005 | Sarah Delattre

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La motivation, premier critère d'embauche

Crédit photo Sarah Delattre

Le groupe agroalimentaire incite ses managers à mieux prendre en compte les aspirations de leurs subordonnés et à repenser la gestion des équipes.

Franck Riboud en est convaincu. La pérennité de Danone dépend non seulement de ses résultats économiques mais aussi de ses performances managériales. Pour améliorer ces dernières, le groupe agroalimentaire a lancé, en 2001, le programme Odyssée, qui s'est traduit par la mise en place de plans de développement individuel (PDI) et l'élaboration de formations destinées aux 9 000 cadres que Danone compte dans le monde. Objectif : rendre les managers responsables du développement et de l'épanouissement de leurs collaborateurs. D'ores et déjà, les PDI concernent 45 % des cadres, dont les 750 dirigeants et membres de comités de direction du groupe. Mais seuls ces derniers bénéficient, au préalable, d'une évaluation de type 360°.

« Les managers sont les mieux placés pour réaliser l'articulation entre les objectifs business et les besoins des salariés, argumente Thierry Bonetto, directeur du développement des compétences. Ce que nous souhaitons, c'est offrir des perspectives de carrière et de développement à tous les niveaux de l'encadrement, tirer les compétences vers le haut et pourvoir, à terme, 80 % des postes en interne. » Pour les responsables d'équipe, cette exigence se traduit par la nécessité de bâtir un plan de développement individuel dans lequel chaque collaborateur aura des objectifs à atteindre en deux à trois ans, aidé, si nécessaire, de formation, coaching, etc. « Chaque PDI est validé à la fois par le salarié, son supérieur hiérarchique et la direction des ressources humaines », souligne Thierry Bonetto. S'appuyant en partie sur l'entretien annuel d'évaluation, ce nouvel outil oblige les managers à repenser la gestion de leurs équipes et l'organisation du travail. « Dorénavant, ils doivent accepter de confier de nouvelles missions à leurs équipiers en prenant non seulement en compte leurs compétences, mais aussi leurs désirs d'évolution », témoigne Marina Vlassova-Tonneau, responsable communication RH.

Développement individuel

Pour aider les jeunes cadres à s'approprier l'outil, Danone a mis sur pied un séminaire de formation de deux jours, en partenariat avec Eurogroup, un cabinet de conseil en organisation, stratégie et ressources humaines. « L'objectif est de leur inculquer des notions de coaching, de les accompagner dans la construction d'un PDI et la définition d'actions de formations adéquates », explique Thierry Bonetto. « À travers des mises en situation, des jeux de rôle, les stagiaires réfléchissent aux moyens de faire grandir leur équipe à court et à moyen terme, indique Sophie Poitrineau, directrice au sein du pôle performance des ressources humaines d'Eurogroup. Nous insistons sur la nécessité de faire le point régulièrement sur l'activité professionnelle et d'optimiser l'entretien annuel en fixant des objectifs aisément quantifiables. »

Pour éviter que ces feuilles de route finissent aux oubliettes, leur mise en œuvre et leur contenu sont pris en compte dans la rémunération variable des responsables d'équipe. À plus long terme, un second programme, baptisé Évolution, devrait permettre aux ouvriers de bénéficier d'entretiens d'évaluation réguliers et d'une proposition de mobilité interne.

La motivation, premier critère d'embaucheInterrogés par Adia en juin 2004, jeunes en recherche d'emploi et entreprises s'accordent sur un point : la motivation est le premier critère d'embauche. Prioritaire pour 94,2 % des responsables d'entreprise, ce facteur est placé en tête par 77,2 % des jeunes. Sur le reste, le fossé est important. Les jeunes estiment que l'expérience professionnelle et le diplôme priment ensuite, alors que les employeurs citent d'abord les comportements (62,8 %) et les compétences (62,0 %). Seuls 16,5 % d'entre eux évoquent le diplôme comme critère de choix, alors que plus de la moitié des jeunes pensent leur formation prépondérante.

Auteur

  • Sarah Delattre