En octobre 1998, la Caisse nationale de prévoyance (CNP), premier assureur de personnes en France (20 % de part de marché et un CA de 103,4 milliards de francs en 1998), ouvrait son capital au privé. Aujourd'hui, l'entreprise compte dans son effectif 900 fonctionnaires et 1 300 salariés de droit privé. Un casse-tête pour les ressources humaines. « Primo, les règles de congés sont différentes entre les salariés de droit privé et ceux de droit public, explique Jean-Jacques Nahmias, responsable du système d'information RH. Secundo, nous comptons trois sites principaux (Paris, Angers et Arcueil) et des directions interrégionales et régionales. Les règles de gestion du temps et des absences sont différentes dans chaque établissement. »

Dans les années 80-90, la CNP utilisait un système de gestion des temps (SGT +) élaboré par la Caisse des dépôts. Système jugé « vieillot » en 1996 et victime de son incapacité à passer le cap de l'an 2000. Décision est alors prise de mettre en route un nouveau projet. Le logiciel Gestart, conçu et fabriqué par la société Chronotique, emporte l'appel d'offres. « Il permet à la fois de mesurer précisément le temps de travail à l'aide d'un système de gestion capable de visualiser les dépassements, de planifier les emplois du temps individu par individu et de calculer la paie, explique Paul Ducrot, directeur des opérations chez Chronotique. Il s'agit en outre d'un système ouvert : l'ensemble des données est consultable à tout moment par la direction des ressources humaines, mais également par toute personne chargée de gérer une équipe, où qu'elle soit. » Deux ans seront nécessaires pour adapter le logiciel aux spécificités de la CNP.

Ce logiciel est géré depuis le centre informatique d'Angers sur un serveur central HP 9 000 sous Unix et Oracle. En 1998, Gestart a été installé sur les trois sites principaux de l'entreprise, pour gérer 2 100 personnes, dont 2 000 équipées de badges. Puis, au premier semestre 1999, dans de petites structures régionales (50 personnes sont concernées). « Les horaires et les absences (congés, maladie…) sont consultables à partir de 15 postes de gestion, répartis dans les différents établissements », précise Jean-Jacques Nahmias.

Ces informations devraient être accessibles rapidement à tous les membres du personnel grâce à des bornes de consultation ; ils pourront ainsi se renseigner à tout moment sur leur durée de présence, leur crédit d'heures, leur solde de journées de crédits d'heures, les congés restants… La Caisse nationale de prévoyance négocie actuellement le passage aux 35 heures. Mais l'entreprise est confiante : deux à trois mois seulement seront nécessaires pour adapter le système informatique aux exigences de la réduction du temps de travail.