Alors que nos instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) préparent chaque année au concours 2 000 étudiants, l'AP-HP, victime notamment du manque d'attractivité de la région parisienne, ne conserve que 45 % des sortants. Résultat : 1 200 postes sont vacants, sur un effectif total d'environ 20 000. L'objectif de cette campagne est d'en pourvoir le quart et de promouvoir les perspectives de carrière et de formation qu'offre l'AP-HP.
L'AP-HP, c'est 39 hôpitaux et une multitude de spécialités. En trois ou quatre ans, le personnel soignant peut changer régulièrement de service et se forger une expérience diversifiée. Avec ses 19 Ifsi, l'AP-HP dispose par ailleurs d'une puissance de feu considérable en matière de formation, laquelle représente environ 4 % de la masse salariale. Les infirmières sont par exemple régulièrement formées à l'utilisation de nouveaux équipements, à la lutte contre la douleur ou à l'accompagnement en fin de vie. Nous finançons aussi la formation du personnel soignant qui souhaite se spécialiser (en puériculture, anesthésie, bloc opératoire) ou devenir cadre, soit environ 240 infirmiers par promotion. Mais les services qui travaillent déjà en flux tendu peinent à laisser partir leur personnel dans ces formations longues (de neuf à vingt-quatre mois). L'apport de sang neuf devrait permettre de desserrer l'étau et d'offrir plus d'opportunités en termes de promotion professionnelle.
Le siège de l'AP-HP signe chaque année 200 allocations d'études et, de leur côté, nos hôpitaux sont libres d'en financer davantage selon leur budget. L'étudiant reçoit ainsi une aide de 457 euros mensuels, en contrepartie d'un engagement de servir. Ce dispositif nous aide à insuffler aux futurs infirmiers notre culture d'entreprise à travers les stages et à les fidéliser avant leur entrée sur le marché du travail. Nous proposons aussi aux étudiants de nos Ifsi des contrats de logement.
Sarah Delattre
