Au cours de cette période dominée par l'internationalisation, les 35 heures, l'informatisation galopante, la montée de l'individualisme, les DRH se sont engagés dans une logique de type « toujours plus ». Sans négliger leurs prérogatives administratives et sociales traditionnelles, ils ont mis en place une gestion plus fine et plus individualisée des compétences et ont cherché à faire des opérationnels leurs partenaires de terrain.

Ils ont aussi appris à animer des réseaux d'équipe à l'échelle mondiale. Enfin, ils se sont impliqués dans les enjeux stratégiques de l'entreprise et ouverts à la macroéconomie avec le développement durable.

Les sièges ont été dégraissés, les DRH centraux se recentrant sur des missions de coordination et d'expertise, déléguant une partie de leurs prérogatives aux DRH locaux et aux managers. Les directions se sont dotées de SIRH puissants pour avoir une meilleure visibilité et pouvoir coordonner des politiques historiquement disparates. Elles ont embauché des nouveaux talents et musclé leurs méthodes de gestion. Le risque, évidemment, est d'instrumentaliser à l'extrême leur politique et de donner naissance à une GRH désincarnée, d'autant que les jeunes sont largement séduits par les outils.

Ils vont subir le choc démographique de façon frontale avec une double pression : d'un côté, embaucher et fidéliser des jeunes plus exigeants ; de l'autre, apprendre à gérer les seniors. Par ailleurs, la mise en place des dispositifs législatifs, comme le DIF, exige une logistique d'une incroyable complexité, au risque de les recentrer sur leur volet administratif. Ils doivent également de plus en plus s'engager sur les grands enjeux de société comme la parité et la diversité.

Les entreprises seront pleinement internationalisées, multiculturelles et éclatées en de nombreuses unités comptant un nombre réduit de collaborateurs. Aussi, leurs frontières traditionnelles seront estompées. Elles emploieront des collaborateurs permanents, des salariés intérimaires, des télétravailleurs. L'externalisation aura également encore gagné du terrain. On perçoit donc combien le DRH de demain devra déployer des trésors d'imagination pour mobiliser les collaborateurs dans un cadre aussi parcellisé. La culture d'entreprise fera un large retour. C'est en effet par le partage des valeurs que l'entreprise pourra résister.