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Au service des aides à domicile

Dossier | publié le : 01.09.2003 | A.-C. G.

Pour revaloriser le métier d'aide à domicile et qualifier leur personnel en un temps record, les associations du secteur se sont emparées de la validation des acquis de l'expérience. Et elles comptent sur des rémunérations et sur une convention collective plus généreuses pour convaincre les salariés.

Dans certains secteurs, la VAE suscite un énorme enthousiasme.« C'est une opportunité fabuleuse pour les aides à domicile, estime ainsi Frédérique Decherf, directrice des ressources humaines et de la communication de l'Unassad (Union nationale des associations de soins et de services à domicile). Nos personnels sont en majorité des femmes de plus de 40 ans qui ont eu des enfants et qui cherchent à retravailler. Pour autant, elles ne veulent pas reprendre le chemin de l'école. La validation des acquis de l'expérience est donc parfaitement adaptée à leur situation. »

Qualifier 80 % des salariés

Pour qualifier le personnel d'un secteur d'activité dans son entier et valoriser ses emplois, la commission paritaire nationale pour l'emploi (CPNE) de la branche de l'aide à domicile s'est saisie de la validation des acquis de l'expérience dès son entrée en vigueur, en janvier 2002. Avec un objectif extrêmement ambitieux. « Seul 10 % du personnel des associations que nous représentons est qualifié. L'objectif est d'atteindre 80 % dans les dix prochaines années, annonce Frédérique Decherf. La VAE va nous permettre de réduire les temps de formation et d'atteindre cet objectif qui aurait été illusoire autrement. » Par chance, la CPNE était en train de mettre en place un nouveau diplôme pour remplacer le certificat d'aptitude aux fonctions d'aide à domicile (Cafad) lorsque la VAE a pointé le bout de son nez. Elle a donc fait en sorte que le diplôme d'État d'auxiliaire de vie sociale (DEAVS) soit ouvert au nouveau dispositif de validation.

La VAE favorise la reconnaissance des métiers

Pour tester la procédure de validation des acquis sur ce nouveau diplôme, l'Unassad a procédé à une expérimentation au cours de l'année 2002 sur une centaine de salariés d'associations d'aide à domicile. « Un quart des salariés ont obtenu le diplôme d'État dans sa totalité et un tiers ont validé 10 modules sur les 11 qui le composent », précise la responsable des ressources humaines. Parmi les différents organismes qui ont participé à cette expérimentation figure l'Association brestoise d'aide à domicile. Cette structure importante emploie 566 aides à domicile dans les villes de Brest, du Relecq-Kerhuon et de Quimper. « Nous sommes convaincus de l'intérêt du dispositif, même s'il faut considérablement améliorer l'accompagnement des personnes qui suivent cette procédure, explique Christine Floch, chargée de mission au centre de ressource de l'association bretonne. La VAE travaille à la reconnaissance des métiers. » Un atout non négligeable dans un secteur d'activité dont les besoins en emplois ne feront que croître au cours des prochaines années.

Autre avantage que Christine Floch reconnaît à la VAE, « elle va nous permettre également d'améliorer la qualité de service en qualifiant nos salariés ». En 2003, une dizaine d'aides à domicile vont avoir accès à ce dispositif, qui devrait monter en puissance d'une année à l'autre. Sans avoir fait de publicité, l'association finistérienne a déjà recensé une soixantaine de salariées intéressées. Pour financer le dispositif, une charte de qualification régionale a, par ailleurs, été signée avec Uniformation, l'Opca dont relève l'association. « Uniformation prend en charge 80 % du coût de la validation. Les 20 % restants sont à la charge de l'association », précise Christine Floch.

Un sacré coup de pouce sur les salaires

Pour booster la mise en place de la VAE et promouvoir le nouveau diplôme d'État d'auxiliaire de vie sociale, la convention collective et les accords sur les rémunérations et l'emploi ont également été revus à la hausse. Car, jusqu'à présent, les aides à domicile titulaires du certificat d'aptitude plafonnaient au smic, quel que soit leur niveau d'expérience. Au 1er juillet 2003, la convention collective reconnaissant désormais le Cafad, elles ont bénéficié d'une substantielle augmentation de salaire de 27 %, un coup de pouce providentiel de quelque 300 euros par mois. Autre bonne nouvelle, chaque salarié qui entamera une démarche pour décrocher un diplôme d'État par l'intermédiaire de la validation des acquis de l'expérience ou de la formation continue verra sa rémunération augmenter de 7,4 %, ce qui représente 85 euros de plus à la fin du mois au bas de la feuille de paie. De quoi susciter, à n'en pas douter, de nombreuses candidatures et inciter les salariées à élever leur niveau de qualification.

Auteur

  • A.-C. G.