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Dossier

Régime sec pour les expatriés

Dossier | publié le : 01.05.2003 | Anne-Cécile Geoffroy, Sarah Delattre

Mondialisation oblige, ils sont actuellement près de 2 millions de Français à travailler à l'étranger. La plupart en Europe (42 %), devant l'Amérique du Nord (15 %) et l'Asie du Sud-Est (14 %). Certains partent pour assurer le transfert d'un savoir-faire, d'autres pour insuffler la culture de la maison mère dans les filiales… Quelles que soient les raisons de l'expatriation, les entreprises prônent la mobilité auprès de leurs salariés, et principalement de leurs cadres. Reste que les politiques d'expatriation ne se construisent plus à n'importe quel prix. Entre les ponts d'or faits aux candidats à l'exotisme dans les années 80 et la suppression pure et simple des incitations financières au cours de la décennie suivante, elles semblent avoir trouvé un juste milieu. Calculette en main, elles font la chasse au superflu : les postes ouverts à l'international sont plus restreints, la durée des missions a également été revue à la baisse. Entre trois et cinq ans la plupart du temps. C'est le cas à Airbus, Rexel, Leroy Merlin ou encore Carbone Lorraine, qui mettent un point d'honneur à ne pas laisser leurs expatriés trop longtemps à l'étranger.

Entre le détachement, plus simple à mettre en œuvre, et l'expatriation, les entreprises françaises choisissent de plus en plus souvent la seconde solution. Moins coûteuse, elle n'est pas limitée dans le temps et permet à l'entreprise d'homogénéiser le statut des salariés travaillant sur un même site. L'expatrié français voit son contrat de travail suspendu et passe sous contrat local, tout en bénéficiant de la protection sociale hexagonale. Mais, là encore, l'optimisation est de rigueur. Le calcul des primes et la couverture sociale proposée se font de plus en plus en fonction du pays d'accueil. Résultat, en Europe, où vit près d'un expatrié sur deux, un nombre croissant d'entreprises suppriment les primes à l'expatriation, assimilant un départ pour la Belgique ou l'Allemagne à une simple mutation ! En revanche, le retour des expatriés reste le talon d'Achille des politiques de ressources humaines. Si certaines entreprises essaient d'anticiper cette période sur le plan professionnel, les problèmes de réadaptation des expatriés et de leur famille sont passés sous silence. De trop rares entreprises se sont attaquées à ce dossier épineux, à l'image de Rhodia qui recourt à une formule de parrainage. Depuis une vingtaine d'années…

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy, Sarah Delattre