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Vie des entreprises

Les entreprises veulent évaluer leurs formations

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.04.2003 | Sarah Delattre

La division commerciale de Renault France cherche à mesurer à chaud la satisfaction de ses stagiaires alors que Luzenac, leader mondial du talc, évalue l'impact de ses formations à moyen terme.

Fini le temps des formations dispensées en deux coups de cuillère à pot ! Cherchant à rationaliser au maximum ses coûts, l'entreprise n'accepte de mettre la main au portefeuille qu'à condition que ses efforts portent leurs fruits. « Avant, les directions proposaient des stages quasiment pour faire plaisir à leurs collaborateurs. Mais, depuis cinq ans, nos clients, qui exigent d'en avoir pour leur argent, essaient de calculer le retour sur investissement », observe Valérie N'Gom, responsable des grands projets de formation à la Cegos. À la division commerciale de Renault France, Joël Touchard, responsable de la formation continue, se préoccupe de savoir si les stages proposés aux personnels des concessions sont bénéfiques. « Pour évaluer à chaud la satisfaction de nos stagiaires, nous leur demandons, en fin de formation, de répondre à un questionnaire portant notamment sur l'accueil, l'organisation, l'animation, la durée, les compétences acquises. »

La démarche est encore plus poussée chez Luzenac, leader du talc (975 salariés dans le monde). Depuis 1997, le producteur évalue systématiquement l'impact de ses formations au management, destinées en priorité à ses hauts potentiels et concernant plus d'une centaine de cadres. Pour cela, Luzenac s'appuie sur un outil spécifique développé par le cabinet suisse Krauthammer International qui permet de mesurer aussi bien la perception des participants, de leur supérieur direct que l'indice de satisfaction générale.

Fiches et entretiens téléphoniques

« Avant le début des stages, les responsables de formation définissent les trois à quatre objectifs à atteindre (comment gérer les conflits ou restaurer un management de proximité, par exemple), en partenariat avec Krauthammer. De leur côté, les participants remplissent une fiche décrivant leurs besoins, les connaissances qu'ils désirent acquérir. Quant à leurs supérieurs hiérarchiques, ils notent ce qu'ils attendent des stages pour leurs subordonnés », explique Michael Cohen, vice-président RH de Luzenac. La seconde étape a lieu trois à quatre mois après la fin de la formation, lorsque Krauthammer charge un prestataire de mener une enquête téléphonique auprès de chaque participant et manager. Coût de l'opération pour Luzenac ? 60 euros environ l'entretien.

« La difficulté d'une formation est de savoir si elle est vraiment suivie d'effet. Au moins ces interviews nous permettent d'en mesurer l'impact et les différences d'appréciation entre le participant et son supérieur », précise Michael Cohen. Si le retour sur investissement reste difficile à appréhender, il considère que « la satisfaction générale va crescendo. L'évaluation nous aide à mieux définir les axes d'amélioration possible ». Daniel Eppling, associé chez Krauthammer International, va plus loin : « L'évaluation collective permet à nos clients d'identifier les facteurs clés d'une formation réussie et stimule l'émergence de comportements positifs. Par exemple, notre outil révèle que l'implication des managers avant et après est essentielle. C'est la raison pour laquelle, dorénavant, nous leur distribuons, avant chaque début de stage, un manuel de coaching qui les aide à accompagner leurs subordonnés. »

Auteur

  • Sarah Delattre