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Idées

« Fin du monde et petits fours »

Idées | Livres | publié le : 01.05.2023 | L. C.

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« Fin du monde et petits fours »

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À l’heure de l’urgence climatique, les émissions de CO2 des milliardaires sont critiquées. Mais « les élites économiques sont aussi des acteurs clés du débat climatique international ». Dans ce livre féroce, Édouard Morena, enseignant en science politique à l’university of London institute in Paris, montre comment tout un réseau américain (fondation de riches hommes d’affaires, ONG, hommes politiques) s’est formé dans les années 2000, utilisant l’urgence climatique pour imposer le capitalisme vert. Face aux risques de catastrophe naturelle, les fonds comme BlackRock investissant des milliards d’euros dans l’économie et autres magnats (Georges Soros, Jeff Skoll, fondateur d’Ebay), « ont vite compris l’intérêt d’investir dans les technologies bas carbone […] pour continuer à s’enrichir », illustre l’auteur. Truffé d’exemples, son livre explore leurs leviers pour imposer ce capitalisme climatique : mise en scène d’élites « sauveuses du climat » ou de leaders de la transition bas carbone, création de think tanks sur le climat pour promouvoir une logique de marché axé sur l’impact qui aurait influencé les COP… Dans cet essai engagé, Édouard Morena consacre un chapitre à l’influence de McKinsey, inventeur d’une courbe de réduction des gaz à effets de serre. La firme, dit-il, aurait ainsi contribué à standardiser une approche « pragmatique, centrée sur les acteurs privés, l’innovation et les mécanismes de marché ». De quoi voir autrement la ruée vers la décarbonation…

« Fin du monde et petits fours »,

Édouard Morena, Éd. La découverte, 168 pages, 21 euros.

Auteur

  • L. C.