Les études internationales le montrent : les Français sont réputés pessimistes et critiques. Mais ils se distingueraient aussi, surtout les jeunes, par un faible niveau de confiance en soi, de sentiment d’efficacité professionnelle, de persévérance et d’esprit de coopération. Du système éducatif et l’entreprise, « il y a urgence à développer ces compétences socio-comportementales » qui prennent de l’ampleur, jugent dans leur livre les économistes Yann Algan et Elise Huillery. Aux racines du problème, l’école. Les enquêtes Pisa en attestent : dans une pédagogie dominée par la notation et « négligeant trop la relation à soi et aux autres », les écoliers français souffrent d’un manque d’estime dans leurs capacités. Avec des répercussions sur leur insertion et leur vie professionnelle. Le management hiérarchique de l’entreprise, où l’erreur n’est guère tolérée, n’arrange rien. Et, in fine, assurent les auteurs, l’entreprise perd en innovation et en performance économique… À partir d’études et d’exemples (Au Québec, aux États-Unis), les économistes esquissent d’autres méthodes plus encourageantes à l’école ou pour jeunes demandeurs d’emploi. Idem pour les entreprises : elles gagneraient à cultiver ces fameux savoir-être, en reconnaissant les progrès, en favorisant l’esprit d’expérimentation et la coopération. Sur ce point, le livre finit par virer à l’ode à l’engagement personnel en entreprise. Au service de la performance dans une économie de services.

Yann Algan et Elise Huillery, Éd. Presses de Sciences Po, 128 pages, 9 euros.