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Emmanuel Macron, La République en marche

À la une | publié le : 01.04.2022 |

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Emmanuel Macron, La République en marche

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Salaires et pouvoir d’achat.

Pas d’augmentation directe des salaires chez le candidat Macron, qui a cependant déjà contraint les branches « de deuxième ligne » à engager des négociations de revalorisation des rémunérations en fin de période Covid, mais des coups de pouce au pouvoir d’achat. D’abord par le passage du plafond de la prime de pouvoir d’achat désocialisée et défiscalisée de 2 000 à 3 000 euros chaque année (et même 6 000 en cas de signature d’un accord d’intéressement) et la généralisation du compte épargne-temps (CET) à tous les salariés. Jusqu’à présent apanage des grandes entreprises, ce CET « new look » deviendra portable et pourra être converti en heures de repos aussi bien qu’en euros.

Emploi.

Adieu Pôle emploi, bienvenue France Travail, une nouvelle entité qui devrait absorber d’autres acteurs de l’emploi comme les missions locales pour devenir « un guichet unique » territorial visant « à mettre en commun les compétences de Pôle emploi, des régions et des départements ». Une même structure, un même logo : sans doute plus facile pour les demandeurs d’emploi de s’y retrouver, mais migraine en vue pour les agents de la future instance, dont les syndicats craignent d’ores et déjà de revivre les années difficiles 2008-2009 de la fusion ANPE-Assedic.

Dialogue social.

Cinq ans après les ordonnances travail, une nouvelle étape dans la décentralisation du dialogue social est à prévoir après l’annonce de vouloir le rapprocher « encore plus » de l’entreprise. À voir quelles prérogatives seront retirées aux branches à cette occasion…

Assurance-chômage.

Déjà bien engagée lors du quinquennat écoulé, la réforme du régime d’assurance-chômage devrait connaître de nouveaux ajustements lors du prochain si Emmanuel Macron se succède. Il s’agira de mieux adapter son fonctionnement aux « paramètres conjoncturels » du marché du travail. En clair : serrer les boulons vis-à-vis des demandeurs d’emploi lorsque l’économie tourne à plein, desserrage de vis en cas de crise comme cela s’est produit lors de la pandémie, qui avait vu les droits des chômeurs indemnisés prolongés.

Formation et apprentissage.

Réformer la formation, c’est fait. Depuis 2018. L’apprentissage aussi, mais pas question de s’arrêter en si bon chemin. Deux nouvelles réformes connexes sont au programme. Primo, celle de l’orientation « qui constituait l’angle mort de la réforme de l’apprentissage de 2018 », explique la députée LREM Catherine Fabre. La réponse devrait passer par une meilleure association des différents acteurs de l’orientation dans les territoires (Régions, établissements scolaires, branches et entreprises) afin de mieux guider les jeunes vers les formations aux métiers en tension ou qui recrutent. Reste à savoir qui en sera le pilote. Branches, Éducation nationale ou Régions ? Secundo, celle des lycées professionnels sur le même modèle que l’apprentissage. Principaux changements à l’horizon : « un partenariat beaucoup plus étroit avec les entreprises » et des lycéens professionnels « rémunérés pour leur temps d’entreprise comme le sont les apprentis ». Cette réforme s’accompagnerait d’un grand toilettage des filières et des cursus (y compris ceux accessibles par l’apprentissage) avec suppression des parcours qui ne débouchent pas suffisamment sur l’emploi.

Retraites.

Le casus belli avec les syndicats est engagé. Finie la concertation avec les partenaires sociaux, terminée la question de « l’âge pivot » à 64 ans, le projet d’une augmentation progressive de l’âge légal de départ à la retraite à partir de 65 ans est dans les tuyaux, mais assortie d’une négociation interprofessionnelle et de négociations de branches pour mettre en place des critères tels que le handicap, les carrières longues ou la réalité des métiers (pénibilité, le retour ?) qui justifierait des départs anticipés. Des précautions qui ne devraient pas empêcher la CFDT de voir rouge, malgré la promesse d’instaurer un plancher de 1 100 euros pour les plus petites retraites en 2027.

Une candidature officialisée à la dernière minute, des mesures programmatiques savamment distillées pour tester l’opinion et un programme finalement dévoilé lors d’une conférence de presse fleuve de près de quatre heures : le président-candidat a su jouer le suspense jusqu’au bout. Un objectif : « le plein-emploi à l’horizon 2027 ». Une méthode : la continuité avec le quinquennat écoulé qui s’est achevé avec « la plus grande baisse du chômage depuis quinze ans, le plus bas taux de chômage des jeunes depuis quarante ans, le plus haut taux d’activité depuis qu’on le mesure ».