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Édito

Hybride

Édito | publié le : 01.09.2021 | Jean-Paul Coulange

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Hybride

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Le terme le plus tendance de cette rentrée sera, sans nul doute, l’épithète « hybride ». Sur le marché de l’automobile, l’hybride connaît depuis plusieurs années un franc succès. Désormais appliqué au monde du travail, on lui prédit le même destin. Le travail, demain, sera « hybride » ou ne sera pas, selon les consultants, les sociologues et autres experts es management. Pour les postes qui s’y prêtent, il mixera donc travail sur site et travail à distance, c’est-à-dire à domicile ou dans des tiers lieux. L’idée même d’un retour à la normale, à 100 % en présentiel, n’effleure que les banquiers d’affaires anglo-saxons, soucieux de revoir leurs équipes s’éterniser au bureau. Pour un grand nombre de salariés, en tout cas, il est tout bonnement hors de question de reprendre le boulot à la rentrée sur le mode pré-Covid, même si beaucoup ont souffert de l’isolement vis-à-vis de leurs collègues, de la promiscuité de leur famille, de l’exiguïté de leur logement, de la désorganisation de leurs conditions de travail, de problèmes de connexion…

Le télétravail n’est pas né de la crise sanitaire, cette dernière l’a seulement imposé au plus grand nombre. Mais le travail, demain, ne sera pas qu’une étape de plus dans le développement du télétravail. Il ne s’agit pas d’une simple question de dosage, le nombre de jours télétravaillés passant d’un par mois à deux ou trois par semaine. C’est toute l’organisation du travail qu’il va falloir revisiter et discuter avec les partenaires sociaux, avec les managers, avec les collaborateurs eux-mêmes. Dans ce domaine, la négociation est encore balbutiante, selon les organisations syndicales. C’est pourtant un préalable pour fixer des règles admises par tous. L’un des néo-champions tricolores du télétravail, le groupe Stellantis (ex-PSA) l’a appris à ses dépens. Partisan d’un télétravail généralisé, à hauteur de trois ou quatre jours par semaine dès le début de la crise, il lui a fallu six mois pour s’entendre sur un accord d’entreprise, accepté par le corps social, alors qu’il pensait boucler l’affaire en quelques semaines. Toutes les tâches et missions d’une équipe devront être passées au crible, pour définir celles qui seront télétravaillables ou pas, pour organiser la rotation des collaborateurs, pour prévoir des temps de présence en commun afin de préserver les collectifs, pour former les managers à piloter le travail à distance, pour aider les collaborateurs à devenir autonomes, à passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultats… Bref, le chantier s’annonce colossal. Et les professionnels RH y ont toute leur part.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange